Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
22 décembre 2011 4 22 /12 /décembre /2011 21:30

Comme l'année dernière, mon cadeau de Noël pour tous les fans de Patrick Jane, un épisode alternatif ... histoire de vous faire patienter jusqu'à la diffusion française de la saison 4, qui connaît un fier succès ausx States ...Qui l'eut cru ?

vlcsnap-2011-06-17-00h09m45s195.png.jpg

 

Totally insane!

                                                                      

 

Directement inspirée d’un spoiler lâché par Bruno Heller à la fin de la saison 3, cette fic propose une « réalité alternative » dans laquelle l’équipe de Lisbon va employer des méthodes peu orthodoxes … « à la Jane », pour le sortir de prison, après le meurtre de John Le Rouge.

Un coup de folie qui inspire une défense toute trouvée. Jane va-t-il plaider l’aliénation mentale ?

 

Chapitre 1 – Dingue.

mentalist-penitencier-de-sacramento.jpg

 

Sacramento. Prison du comté. 72 heures après le drame

 

Jane pénètre dans le hall réservé aux visites réglementées du quartier de Haute Sécurité, escorté de près par un gardien qui le pousse par intermittence, sans ménagement.

Ils suivent le couloir qui longe les boxes équipés de vitres blindées, qui séparent les prisonniers de leurs visiteurs. La pièce paraît plus étendue quand elle est vide, comme maintenant. Il a droit à une « session personnelle ».

Sous étroite surveillance étant donné son état « d’ex-évadé », même s’il a été légalement libéré depuis, il porte la combinaison orange des prisonniers spéciaux. Les plus dangereux, les plus sensibles, ceux sur qui on doit toujours avoir l’œil. Menotté, pieds et poings, et enchaîné, il bénéficie définitivement du régime de sûreté maximale. La tête basse, il marche lentement. Pas seulement à cause de ses entraves, semble-t-il. Il a le souffle court, comme si respirer lui était douloureux.

« Il a une mine terrible ! » se dit Lisbon en le voyant passer la porte. lisbon-il-a-une-mine-terrible.jpg

 

Il a maigri. La blondeur de sa fine barbe de trois jours ne masque pas l’estafilade qui surmonte sa pommette tuméfiée. Sa lèvre inférieure est éclatée à la commissure. Il a pris des coups.

Une ride barre le front de Teresa. Elle souffre pour lui. Elle qui allait plutôt bien en arrivant, en dépit de son bras en écharpe et de son épaule endolorie. Un frisson lui parcourt le dos.

Il n’est là que depuis hier !

 

 

Elle peste intérieurement contre LaRoche qui lui fait endurer un traitement injuste et démesurément sévère depuis trois jours. Deux jours d’une garde à vue musclée au CBI et d’un interminable interrogatoire, à répéter son histoire, menotté à sa chaise, sans dormir ; sans presque rien à manger ni à boire, qu’un paquet de chips et une canette de soda.

Lui qui aurait tant aimé une bonne tasse de thé pour se réconforter. Il en a été privé jusqu’à ce matin, à la prison, où on lui a donné le choix, au petit déjeuner.

Et maintenant ça. Elle réprime une grimace de dégoût. Soupire à la recherche de la meilleure contenance à prendre, pour qu’il ne se rende pas compte à quel point elle se sent coupable de l’avoir laissé se fourrer dans le pétrin, à ce point.

    

 

   mentalist jane s'en sort bienFaible sourire de soulagement

 

 

 

 

Il relève la tête et aperçoit la jeune femme, qui lui sourit, l’air désolé.

Il lui renvoie un pauvre sourire, entre étonnement et soulagement. Lisbon, enfin !

Il ne l’a pas vue depuis les évènements. Même pas parlé.

Il prend une profonde inspiration et exhale un soupir douloureux en s’asseyant face à son interlocutrice, qui s’est déjà emparée du téléphone.

Installé, il prend le temps de la regarder droit dans les yeux et lui adresse cette fois     un sincère sourire de contentement. Il décroche le combiné et souffle :

 

-          Lisbon, comme je suis heureux de vous voir. Comment ça va ?

-          Mieux que vous on dirait. 

Rétorque Teresa du tac au tac en hochant la tête, une moue significative aux lèvres.  

            Qu’est-ce qui vous est arrivé ? Je croyais que vous entreteniez de bons rapports avec vos codétenus. Tente-t-elle avec ironie. 

Mais le cœur n’y est pas. Son inquiétude retenue derrière ses lèvres pincées déborde par ses yeux, braqués sur le visage de son ami, abîmé par la fatigue et les mauvais traitements.

 

-          Oh, les détenus ça va. Répond-il en haussant une épaule.

-          Quoi ? Vous voulez dire que c’est un gardien qui vous a fait ça ? s’indigne sa boss, qui

redevient tout à coup un flic pur et dur.

            Ils n’ont pas le droit de faire ça ! Il faut …

 

Patrick l’interrompt d’un léger signe de tête, en esquissant un « chut » discret. Ce n’est pas très pratique avec les menottes, il doit tenir le téléphone à deux mains. Il les tient assez haut sur sa poitrine, ce qui semble le gêner par moment. Il porte le combiné tout près de sa bouche et chuchote :

-          … ce que je veux dire, c’est que le sol est glissant ici, et que les portes sont très lourdes. Calmez vous Lisbon, laissez-moi gérer ça … Ne vous inquiétez pas.

-          Ne vous inquiétez pas. Vous en avez de bonnes ! Vous vous êtes regardé !

Elle lance un regard furibond au gardien qui se tient dix pas derrière le prisonnier, l’air détaché.

-          … ça n’est si pas grave. Insiste-t-il.

Il y a plus sérieux en ce moment …

Il hésite un instant, puis sourit.

            L’important c’est que vous soyez là. J’avais peur que vous ne vouliez plus me parler.

 

-          Vous aviez ?...

 

Lisbon hausse les épaules et le regrette immédiatement. L’effet des anti douleur arrive à son terme. Elle va avoir besoin d’une nouvelle dose. Elle hoche la tête.

           

            Non, explique-t-elle.

            Si je ne suis pas venue au CBI, c’est parce qu’on me l’a interdit. Personne de l’équipe

            n’a été autorisé à vous voir, ni même à vous contacter, avant d’avoir été entendu.

            Ils ont tenu à tous nous interroger.

 

-          Ah … et ça y est ? C’est fait ? s’inquiète-t-il.

 

C’est vrai qu’il a été étonné de ne voir ni Cho, ni les autres lui rendre visite, ni même l’appeler.  Au moins pour le rassurer sur l’état de santé de Teresa.

Encore un coup bas de LaRoche.

 

-          Mouais … maugrée Lisbon.

Et l’équipe est toujours consignée. Je suis ici uniquement parce que j’ai promis à LaRoche de vous convaincre de lui parler. … Mais de quoi ? Il a dit que vous comprendrez.

 

Elle s’approche de la vitre et scrute le regard bleu de Jane, épargné de justesse par un œil au beurre noir.

 

-          Qu’est- ce qui se passe entre vous ? cherche-t-elle à comprendre.

Pourquoi a-t-il fait durer votre interrogatoire aussi longtemps ? Vous aviez pourtant tout avoué, non ?  C’est quoi ce manège ???

 

                                                                                                    Dans les griffes de JJ LaRoche   134-Chris2004

 

Jane détourne le regard et tente d’échapper à l’inquisition de son amie. Il baisse les yeux, mais sent que ceux de Lisbon restent obstinément pointés sur lui. Elle jauge sa blessure à la joue, estime sa souffrance au rictus que lui tire chaque respiration un peu appuyée. Osant à peine imaginer les circonstances exactes de l’agression.

 

-          C’est … c’est un peu compliqué, Lisbon.

Souffle-t-il en se rappelant les heures passées à se faire harceler par LaRoche ; cherchant à lui extirper à tout prix des informations sur ce qu’il savait de « son secret ».

 « Je saurai vous faire craquer ! » avait-il promis, alors qu’il n’avait rien à lui dire.

Son coup de bluff à propos du « fameux tupperware » avait coûté cher à Jane. Des heures de supplice dans la froide cellule du CBI, dont il refuse de se plaindre, pour les avoir supportées avec son flegme légendaire. Pourtant encore en état de choc après ce qu’il venait de commettre.

Tout cela s’était passé comme dans un film. A la limite de l’hystérie, LaRoche s’était bien gardé de le toucher, mais son agressivité, ses menaces, et sa façon de l’interroger l’avait affecté plus qu’il ne voulait l’admettre.

 

                       

-          Mais je suis rassuré. C’était dur de ne pas savoir … On ne m’a rien dit … pendant tout ce temps … dit-t-il gravement. Histoire de changer de conversation.

Pourtant, il entend encore LaRoche refuser de lui répondre quand il le suppliait de lui donner des nouvelles de la blessée. Il a tout essayé pour le fragiliser. L’humiliation, l’épuisement …

 

            Je n’avais aucune idée de votre état. J’étais inquiet.

Reconnaît-t-il.

            Je ne savais pas si vous étiez gravement blessée ou si vous m’en vouliez …

 

Lisbon dodeline de la tête un « Non » désabusé.

 

-          Parce que, croyez-le ou non, la seule chose que je regrette dans tout ça … c’est de vous avoir déçue. Confesse-t-il.

 

Elle lâche un soupir bruyant pour le détromper.

-          Déçue. Répète-t-elle.

Ah ça c’est sûr. Ce que vous avez fait était complètement dingue ! Et oui j’étais en colère quand je l’ai su. Et oui, je suis triste de vous voir derrière les barreaux. Et dans un tel état …

 

Elle le toise de bas en haut, croise son regard penaud et s’arrête sur ses menottes trop serrées. On lui fait décidemment subir un régime particulièrement dur.

 

            Mais si vous pensez que je vous en veux d’avoir tué cette ordure … et que je vais vous

            laisser tomber pour ça, alors là oui, vous me décevez !

            Comment avez-vous pu croire un instant qu’on allait vous lâcher ? Cho est dans tous

            ses états de vous avoir laissé tout seul avec ce … monstre. Vous avez débarrassé la

            planète d’un épouvantable fléau. On devrait vous donner une médaille !

 

La remarque lui extorque un sourire. Jane relève les yeux vers elle.

 

-          Je ne peux même pas invoquer la légitime défense. Lâche-t-il avec sérieux.

Ils n’ont pas retrouvé son arme. Pourtant je vous le jure Lisbon, il avait un flingue !

 

 

                      John Le Rouge avait une arme …   149663-the-mentalist-did-patrick-jane-really-kill-red-john-.jpg

 

-          Je sais. J’ai lu votre déposition. Souligne-t-elle. Je vous crois. Ils n’ont pas trouvé trace de mon appel dans son téléphone, non plus. Pourtant je l’ai entendu.

 

-          A moins que ce ne soit quelqu’un d’autre … Vous étiez blessée … vous avez pu être abusée par les propos entendus … LaRoche et Bertram prétendent que je cherche juste à me couvrir. Ils vont vous crucifier. Dire que vous feriez n’importe quoi pour m’aider. Le procureur se fera un plaisir de les suivre.  Pour eux, je suis un meurtrier, rien d’autre.  Ils ne sont même pas sûrs qu’il s’agisse bien de John Le Rouge. 

 

Il serre les dents. Se remémore avec horreur les dernières secondes de leur conversation. Dire qu’il a été le dernier à les toucher. A les sentir … en vie. Les larmes lui montent aux yeux.

 

-          Quelqu’un a forcément échangé les téléphones et récupérer l’arme.

Lance Lisbon pour le sortir de ce souvenir abominable.

           Quelqu’un est forcément derrière tout ça. Affirme-t-elle avec conviction.

           On cherche à vous piéger. Il y en a plus d’un que ça arrangerait de vous voir pourrir

           derrière les barreaux !

 

-          Ou alors, ils ont raison … j’ai halluciné.

Dit-il, comme dans un nuage.

           Je n’ai pas menti Lisbon, je le promets. Mais … si j’avais imaginé tout ça …

 

-          Vous n’avez rien imaginé Jane. Tente-t-elle de le rassurer.

Jane ! Elle hausse le ton en le voyant partir, les yeux dans le vague.

 

Il se ressaisit. Soupire en hochant la tête.

-          J’ai l’impression de devenir fou, Lisbon. Lâche-t-il.

 

-          C’est vrai que tout le monde se pose la question. … Après tout, c’est peut-être un bon système de défense qu’en pensez-vous ? C’est évident que vous n’étiez pas dans votre état normal. … ça se plaide un truc comme ça, non ? Vous y avez réfléchi ?

            L’audience préliminaire a lieu demain. Vous devez réagir.

 

 

Ils se regardent en silence pendant une minute.

 

-          On ne vous laissera pas tomber, Jane. Réaffirme-t-elle.

Je vous assure qu’on sera là pour vous soutenir. On a déjà été trop absent. On vous a laissé tout seul au pire moment. Je m’en veux pour ça.

Finit-elle par avouer.

            On fera tout ce qu’il faut. On va vous sortir de là ! C’est promis.

            On va vous trouver le meilleur avocat de la ville. Du pays même.

           

 

 

jane-sur-sa-paillasse.jpg

 

 

Quelques heures plus tard, au fond de sa cellule, Jane est allongé sur sa paillasse. Les mains croisées derrière la tête. Ses poignets portent la marque des menottes qu’on lui inflige à chaque déplacement. Il respire doucement, pour ne pas trop solliciter les côtes qu’on lui a chatouillées. Il y a bien longtemps qu’il n’avait passé de pire moment.

Les yeux rivés au plafond. Il se repasse en boucle les paroles de Teresa.

 

« On fera tout ce qu’il faut ! On va vous sortir de là ! »

 

C’est un tel réconfort qu’il en oublierait presque les heures graves qui ont précédé.

Il espère que ce doux mantra et la voix de Lisbon dans son oreille vont lui permettre de s’endormir. C’est peine perdue. Le film des dernières soixante douze heures écoulées va se dérouler à nouveau dans sa tête. Et le maintenir éveillé toute la nuit.

 

Le quartier sécurisé est plus silencieux que le reste de la prison. Les gars enfermés là sont tous silencieux et pensifs. Les murs des cellules plus épais. Seule résonne dans sa tête la détonation des trois coups de feu qu’il a tirés. Impossible de revenir en arrière. Il va devoir affronter son destin. Il est entre les mains du Juge Hildred s’est empressé de lui annoncer son gardien avec un plaisir non dissimulé.  Un juge avec qui il a déjà eu maille à partir, un procureur qui a une dent contre l’équipe. La journée du lendemain s’annonce difficile pour tout le monde.

 

 

 

 

Chapitre 2 – Le choc

 


72 heures auparavant.

Centre commercial Pinewood. Sacramento. Californie.

arden-fair-mall                                    

 

Cho et Rigsby quittent le parking du centre commercial sur les chapeaux de roues. Le quatre-quatre fonce à vive allure pour rejoindre la voie rapide. Dans leurs oreillettes ils captent Jane qui envoie balader Bertram et se met à parler au téléphone. Au volant Kimball prête une attention modérée aux chuchotements de Patrick dans son oreille. Il a compris qu’il tentait de joindre Lisbon pour la prévenir du danger.

« Tant qu’il parle avec le parton, c’est qu’elle va bien. » pense-t-il.

 

Rigsby se débarrasse vigoureusement de son écouteur qui rebondit sur son épaule et se met à pendouiller. Les grésillements indiquent qu’ils ne tarderont pas à perdre le signal.

 

    -     J’appelle Grace.

Il attrape son téléphone et recherche nerveusement le numéro enregistré. Le temps de réponse leur paraît une éternité. Finalement Grace décroche et explique brièvement la situation à ses collègues.  O’Laughlin est mort, il a assassiné les deux adjoints du sheriff et Lisbon est blessée, mais ça va aller. Elle a appelé les secours. Hightower et les enfants n’ont rien.

 

En moins de dix minutes ils ont rejoint la grande route.

 

-          On sera là très vite.

La rassure Rigsby, tandis que chuinte à leur oreille la conversation saccadée de Jane avec  John Le Rouge, sans qu’ils en aient la moindre idée. Tout à coup, les crépitements se font plus sonores. Comme une pétarade.

 

-          Qu’est que c’était que ça ? s’inquiète Cho, l’écouteur toujours au fond de l’oreille.

On aurait dit des coups de feu.

         Red-john-is-dead.jpg                                                     Patrick a tiré sur John Le Rouge

 

Il se tourne vers Rigsby qui interprète les sons de la même manière. Cho fait une embardée. Et stoppe la voiture sur le bas côté.

-          Jane qu’est-ce qui se passe ? Lance-t-il dans son micro.  Jane, tu m’entends !!!

 

Trop loin, le contact est rompu. Les deux hommes restent interdits une minute. Tendant l’oreille au cas où …

-          Rappelle le patron. Décide Cho.

 

 

Au centre commercial, c’est la panique. Des gens courent en tous sens en hurlant, d’autres se couchent par terre ou se mettent à l’abri derrière des plantes. Patrick sort doucement le revolver de sa poche encore fumante et le dépose délicatement sur la table, avant de s’asseoir calmement. D’un geste lent il reprend sa tasse et finit de déguster son thé. Il avise la serveuse et lui demande la note. Mais elle s’enfuit terrifiée. Qui pourrait la blâmer. Sans se démonter, il tire quelques billets de la poche de son gilet et paye sa dette. Il prend une ultime gorgée de thé, sa dernière d’homme libre. Et toujours lentement met ses mains derrière la tête, en apercevant les deux gardiens du centre, qui l’encerclent avec affolement et le mettent en joue.

 

-          Pas un geste! hurle le plus nerveux.

-          Je ne bouge pas. Soupire Jane. Restez calme. Je n’ai pas l’intention de résister.

-          C’est ça reste tranquille !

-          Je vais coopérer. Assure Patrick sans se départir de son calme.

-          Fais pas le malin ! rétorque le gardien.

C’est son premier meurtre. Il ne s’attendait pas à un truc pareil.

     

-          Ecoutez. Je sais de quoi ça a l’air. Mais c’est plus compliqué que ça … tente Jane.

-          Silence ! Tu n’as pas d’autre arme ? Interroge le gars, limite en panique.

      Lève-toi … en douceur …

      Fouille-le!  Adresse-t-il à son équipier.

 

Jane s’exécute lentement. Sans geste brusque, il veut mettre ses mains en l’air.

-          Laisse tes mains comme ça ! ordonne le pseudo flic en prenant de l’assurance.

Jane recroise les doigts dans ses cheveux.

Le second larron passe derrière lui et fouille Patrick au corps.

-          Pas d’arme. Rend-il compte.

-          Non, je n’ai pas d’autre flingue. Mais vous trouverez ma carte dans cette poche.

Indique-t-il de la pointe du menton.

      Je vous le dis. Ç a n’est pas ce que vous croyez. Ce type est un tueur. Il y a encore

      quelques minutes, il faisait l’objet d’une opération de police. Je suis du CBI.

      Vous pouvez vérifier.

 

Tandis qu’il s’explique le gardien dans son dos lui attrape les poignets et le menotte avec brutalité. Il manifeste un sursaut de douleur, tandis que celui-ci continue sa fouille. Il extirpe la carte du gilet de Jane.

-          C’est vrai. C’est un flic.

Confirme-t-il en tendant le badge à son collègue, qui l’avise en brandissant toujours son arme sous le nez de son prisonnier. Le gardien continue sa palpation et découvre le système d’écoute. Il lui retire son micro. Et l’écouteur qui va avec.

 

-          Consultant. Précise Patrick, en hochant la tête un sourire crispé aux lèvres.

      Bien sûr, vous pouvez me laisser les menottes si vous y tenez. Grimace-t-il.

Mais je vous assure, je ne vais pas chercher à fuir.

 

Les deux hommes, interloqués, échangent un regard circonspect. Ils n’en reviennent pas du calme de ce gars-là. Ah les flics, quel sang froid !

                        mentalist-derniere-tasse-d-homme-libre.JPG                                                                                     dernière tasse d’homme libre

 

Sur la grand-route du comté. A quelques kilomètres de là.

 

Cho écoute attentivement les ordres de sa patronne au téléphone. L’air grave il encaisse les reproches. Lisbon est furieuse.

 

-          Bon dieu mais qu’est-ce qui vous a pris de le laisser seul, sans couverture ! Retournez vite voir ce qui se passe ! Et ne le laissez plus seul ! Rendez-moi compte au plus vite !

 

A l’autre bout du fil, Lisbon à demi allongée sur un brancard est transportée dans l’ambulance. Elle raccroche en soupirant et tend le téléphone à Grace. 

 

-          C’est la merde. Souffle-t-elle.

            J’espère qu’il n’est pas blessé.

-          Ou pire. Renchérit Grace avec appréhension.

 

Les deux jeunes femmes échangent un regard égaré. Ça devait finir comme ça.

 

 

 

Au Centre Commercial, l’heure suivante.

 

Rigsby et Cho se précipitent sur le cordon de police en brandissant leur insigne. Le planton les laisse passer mais un officier vient leur barrer la route.

 

-          Vous ne pouvez pas passer. Les invective-t-il.

-          Nous sommes du CBI. Objecte Cho. Cet homme est notre collègue.

 

Soulagé de voir Jane debout, même menotté, il laisse échapper un soupir. Il contient son impatience. Et observe son ami à cent mètres de là, près d’une voiture de patrouille gyro tournant, encadré par deux solides gaillards. Faisant face à JJ LaRoche, visiblement satisfait.

 

-          Vous êtes les agents Cho et Rigsby. Continue le policier, la main levée au niveau de la poitrine de Kimball.

Ces messieurs aimeraient vous parler …

Il désigne deux hommes en costume qui ont tout l’air d’être du FBI ou bien des affaires internes.

 

Wayne et Kimball comprennent qu’ils ne pourront pas lui parler. Apprendre de sa bouche ce qui vient de se passer. Ils vont devoir se contenter de la version officielle.

Probablement bidon !

Ils répriment tous les deux un sentiment de colère. Regardent impuissants Jane se faire embarquer, après une courte conversation devant la voiture ; durant laquelle ils voient le visage de leur ami se décomposer, à l’écoute de ce qui semble être une menace sérieuse.

Le sourire de LaRoche glace le sang, tandis que le regard de Patrick en dit long sur ce qui l’attend.

Un des gorilles, un chauve à barbichette, empoigne Jane par le coude et le pousse vers la porte arrière. Il pose la main sur sa tête et l’assoit dans le véhicule. Il le pousse vers le milieu tandis que son binôme les rejoint de l’autre côté. Cerné de la sorte, il ne risque pas de s’enfuir. LaRoche monte à l’avant.

 

-          Vous allez devoir nous suivre. Leur dit un des hommes pour toute forme de salut.

 

 

 

L’épreuve est rude pour toute l’équipe dans les heures qui suivent.

Interrogés, Rigsby et Cho sont suspendus et sommés de rester à la disposition des affaires internes, qui attendent l’agent Van Pelt avec impatience. Celle-ci a accompagné sa supérieure à l’hôpital, et doit se présenter incessamment ; tandis qu’Hightower, encore sous le coup d’un mandat d’amener était placée, elle aussi, en garde à vue.

Tous vont devoir s’expliquer sur l’étrange stratagème qui a conduit à un tel désastre.

 

Bertram arrive au service, où Wayne et Kimball sont restés aux ordres.

Wayne déglutit bruyamment à son entrée. Appuyé contre un classeur, il se redresse, presque au garde à vous. Assis derrière son bureau Cho lève les yeux vers le grand patron qui anticipe sa réaction.

 

-          Vous ne pourrez pas le voir ! réplique-t-il à sa question silencieuse.

Nous devons tirer tout ça au clair avant.  Vous êtes tous suspects dans cette affaire ! Vous avez usé de méthodes non réglementaires et je ne veux pas prendre le risque de vous voir couvrir un meurtrier !

 

Les deux hommes n’ont pas de réponse censée à opposer à cette accusation, somme toute fondée. Ils préfèrent garder le silence. Baisser les yeux et soupirer.

 

-          Vous êtes libres, néanmoins. Se radoucit Bertram. L’agent Lisbon a émis le souhait de vous voir. Et ça, je ne peux l’interdire. Mais prévenez-là. Elle sera elle aussi entendue. Et c’est un préambule…

-          Oui Monsieur. Acquiesce Cho en se levant.

Il empoigne sa veste sur le dossier de la chaise et sort promptement de la pièce, suivi par Wayne, qui jette un regard furtif à Bertram avant de le rattraper dans le couloir.

 

Lisbon à l'hôpital

 

 

Hôpital Général de Sacramento. Chambre 19.

 

Sous l’effet des médicaments Lisbon semble calme mais elle laisse tout de même échapper sa colère et en remet une couche, sur la pitoyable prestation de ses hommes. Elle leur en veut terriblement d’avoir laissé ainsi Jane se débrouiller seul face au danger.  Elle ne comprend pas !  Sincèrement désolés, les deux hommes encaissent sans broncher. Ils ne comprennent pas plus. Cet enchaînement des circonstances n’aurait jamais dû se produire.

 

-          Ce qui est fait est fait. Conclut-t-elle

Maintenant, il va falloir assumer. Où est-il ?

 

-          Ils l’ont enfermé dans une cellule en bas. C’est LaRoche qui se charge de l’interrogatoire. Je le sens pas.  S’inquiète Cho.

 

-          Ils sont tous hyper nerveux. Intervient Rigsby en parlant des affaires internes.

Et sacrément agressifs ! Grace va passer un sale quart d’heure.

 

-          Elle vient d’y aller. Se désole Teresa, le regard anxieux.

Il n’a pas demandé un avocat ?

Reprend-elle, en cherchant le moyen de sortir Jane du pétrin.

 

-          On ne sait pas.

Répond Cho, affligé.

             On ne sait rien. Ils l’ont embarqué manu militari, sans qu’on ait eu le temps de rien.

             Ils le gardent au secret. Je ne sais pas ce qu’il a demandé ou pas.

             J’ai peur qu’ils ne respectent pas ses droits … mais je ne peux pas le prouver.

             Et dans notre situation …

 

-          Ça va, ça va … l’interrompt Lisbon, agitant sa main valide en un geste d’apaisement. C’est certain, nos cartes sont plutôt mauvaises … mais on va trouver un moyen … même si on doit se la jouer « à la Jane » …

 

 

Grace-a-son-bureau.JPGGrace s’explique …

Pendant ce temps, au CBI, Grace Van Pelt passe effectivement l’un des plus mauvais moments de sa vie. Loin de se préoccuper de sa carrière, elle esquive les menaces des enquêteurs qui comptent bien ne pas la lâcher à propos de ses rapports avec l’agent O’Laughlin, qui s’avère en fait, ne pas être celui qu’il prétendait.

Il existe bien un agent O’Laughlin sur les listes du FBI mais, âgé de quatre-vingt six ans, celui-ci coule une paisible retraite en Floride.

 

Jane quant à lui est traité comme l’ennemi public numéro un. Les hommes de LaRoche sont de véritables brutes. Ils ne l’ont pas frappé, mais chaque fois qu’ils le touchent, c’est avec une extrême rudesse. Ils serrent si fort les menottes qui le tiennent attaché à sa chaise, qu’il ne sent bientôt plus ses mains. Il résiste tant bien que mal en usant de son pouvoir de relaxation. Mais c’est difficile. Ils ne lui laissent pas une minute de répit. LaRoche est bien décidé à lui faire dire tout ce qu’il sait. Malheureusement pour lui, il ne sait pas grand-chose. Il va leur paraître courageux, bien malgré lui. Car il ne saura pas répondre, en dépit de l’épouvantable pression. 

                                                                              Jane, ennemi public, sous pression jane-menotte-et-sous-pression-copie-1.JPG

 

 

Pendant des heures, Lisbon, Cho et Rigsby échafaudent des plans susceptibles de les sortir de l’ornière. Ils n’ont rien d’autre à faire. Ils ont les mains liées. Les garçons brûlent d’agir, mais leurs possibilités sont réduites. Et ils ont plus d’un problème !

Lisbon craint que le choc de sa confrontation avec John Le Rouge, et le point final qu’il vient de mettre à leur tragique destin commun, n’enlèvent à Jane toute velléité de se défendre. Toute volonté, tout court. Il pourrait bien se saborder ! Accepter de passer le reste de sa vie en prison. Pire même, faire en sorte d’être condamné à mort.

Le pessimisme de Teresa effraye ses subalternes qui l’encouragent à se ressaisir. Jane a besoin d’elle. Ils ont besoin d’elle !

 

Quand le téléphone sonne, elle sort de son délire maniacodépressif et leur adresse un sourire un peu piteux. Cho décroche le combiné et lui tend. Elle se rengorge avant de répondre.

 

-          Teresa ! Comment ça va ?  Lance Mashburn à l’autre bout du fil, d’une voix blanche.

Je viens d’apprendre ce qui s’est passé. Vous allez bien ?

 

-          Walter … souffle-t-elle, un peu décontenancée.

Elle lance un regard gêné à ses amis, qui comprennent qu’il est temps de la laisser. Ils prennent silencieusement congé tandis qu’elle leur sourit, le visage plus clair.

 

Leur conversation ravive l’espoir en elle. Mashburn lui est très attaché. Certes, il ne peut pas rentrer d’Europe dans l’instant. Il n’est pas sûr d’ailleurs que cela aurait le meilleur effet. Mais il lui assure tout son soutien. Il va lui envoyer son meilleur avocat. Il a bien l’intention d’épauler Jane.

-          Je sais à quel point il compte pour vous. Je ne suis pas jaloux. Tente-t-il avec ironie.

Je l’aime bien moi aussi, vous le savez. Ce qu’il a fait … hésite-t-il …

Un léger silence ponctue une petite minute de réflexion pour tous les deux. Teresa se mord la lèvre, les larmes aux yeux.

 

          Ce qu’il a fait … répète-t-il, est extrêmement courageux. Complètement aberrent mais

          sacrément gonflé. Je l’en croyais capable, mais sincèrement, je pensais que vous l’aviez

          convaincu que la vengeance n’était pas la meilleure option.

          C’est un choc pour tout le monde.

          On va le sortir de là, Teresa. Je vous le promets.

          On en a les moyens je vous rassure. J’en ai les moyens ! Et je ne vous laisserai pas

          tomber, ni l’un ni l’autre …

 

mashburn-a-la-rescousse.JPG                                                                  Loin de ses amis Walter s’active : « Hey, Patrick est aussi mon ami ! »

 

 

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : La Vie Rêvee de Domibleue
  • : "Ne rien posséder et pourtant tout avoir ..." c'est une équation difficile à résoudre dans notre société de consommation. "Si la Réalité dépasse parfois le Fiction, c'est que le Destin a plus d'imagination que nous ..."
  • Contact

Equation Philosophique

"Ne rien posséder et poutant tout avoir ..." c'est une équation difficile à résoudre dans notre société de consommation. Seule peut-être l'imagination peut apporter la solution...  J'ai une proposition : modifions l'orthographe du second terme: "à voir". Voilà qui donne des perspectives ...

Ne Rien posséder et pourtant Tout à Voir ...

Conteurs d'histoires et spectateurs travaillent ensemble à chercher la réponse ... Bienvenue.

Que vous soyez cinéastes professionnels ou amateurs, auteurs ou lecteurs, simples spectateurs ou "créateurs" (entre guillements car nous sommes tous souvent plus créatifs que nous ne voulons l'admettre...) je vous invite à chercher avec moi la réponse.

Que nous la trouvions ou pas, n'a pas vraiment d'importance, ce qui compte c'est le nombre de pistes que nous aurons à explorer ...

Cheminons ensemble voulez-vous, c'est si bon de faire des rencontres ... et pour ceux qui auraient des doutes, si si, vous êtes bien sur un blog de cinéphile ... Disons ... sur un blog cinéphilosophique... Quand la magie de l'image et de l'imaginaire se combinent . Ah, le ciné  ... c'est aussi un bon moyen de philosopher ... il n'y a qu'à se promener sur les forums ... moi, ça m'éclate !

A bientôt, domibleue.

PS : le premier qui me demande ce que je fume ...

 

Bonne Lecture. Et n'hésitez pas à laisser des commentaires ! A bientôt.

Recherche

Mise en place

en travaux

 

Attention Travaux     

 

Vous voudez bien excuser l'apect un peu sommaire de certains articles, amputés de leurs illustrations au moment de la mutation entre Allociné et Overblog. Cela va me prendre encore un peu de temps pour tout relire et remédier au problème. Recherche des photos disparues (ou pose de nouvelles...)

                       En attendant, je sous souhaite tout de même une bonne lecture !

Archives

Ayez chaque jour, une petite ...

             Pensée ZEN

 

 

La pensée zen du jour

                                «Tourne-toi vers le soleil, l’ombre sera derrière toi.»
- Proverbe Maori -
                                                     Celle-là me plaît bien ...Que la journée vous soit douce ...

 

Chats Alors

 ilogo.jpg   "Si la Réalité dépasse parfois le Fiction, c'est que le Destin a plus d'imagination que nous ..."

Retrouvez moi sur Unification

artoff16220.jpg

  logo_unification_definitif_2012-66937.png