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8 août 2010 7 08 /08 /août /2010 19:05

Copyright D.BLEUET visages0

                                                 LA VOLEUSE D’AME

 

 

                                                        (soul catcher)

 

 

 

 

 

              Un producteur de séries de Science fiction américain débarque à Paris pour y trouver de nouvelles idées. Sur les Quais, il tombe sur un étrange petit livre. Il y découvre avec stupéfaction, l’histoire de sa propre vie, écrite avec force détails par une jeune fille mystérieuse. Qui est-elle ? Que lui veut-elle ?

 

 

 

 

 

 

                                                                                                               Paris, printemps  1999.

 

 

 

 

 

             Marcher dans les rues de Paris m’a toujours rendu heureux. Spécialement quand le printemps commence à jouer avec les couleurs comme les artistes qui vivaient là au siècle dernier.

1999, demain je devrai dire “le dix-neuvième siècle” puisque nous aurons plongé dans un nouveau millénaire !

 

2000,  cette année ! On pourra dire que je l’ai attendue celle-là !  Encore quelques mois et on verra … enfin !

J’en ai rêvé, durant toute mon existence. Quand j’étais gosse, quand je lisais les aventures du Captain Marvel et que je plongeais dans la Quatrième Dimension …

J’étais tellement dingue du Futur que j’ai essayé toute ma vie de me le représenter. Traquant sans relâche le moindre mot écrit sur le sujet.

Le Fantastique, la Science fiction ça c’étaient des amis ! Ils m’ont escorté, chaque jour depuis mon enfance …mieux que ça …ils sont allés jusqu’à écrire quelques pages de mon destin. Plus incroyables que les histoires que j’ai racontées depuis, si fortes, si dures, si étranges parfois que je n’ai jamais osé en parler vraiment … à personne.

Je ne suis pas un auteur. Je ne sais pas utiliser les mots aussi facilement que mes amis … C’est bizarre de penser que tous mes amis sont de près ou de loin de fantastiques écrivains.

Moi, je suis incapable d’écrire la plus petite ligne. 

 

C’est comme si la Vie vous donnait le choix : vivre les choses  ou savoir les raconter. Rarement les deux.

 

Ce jour-là, j’étais à Paris à la recherche d’un style nouveau. Un truc un peu différent.

Je fonçais sur la cinquantaine comme un cheval fou. Cinquante ans au tout début de l’an 2000 ! Il fallait fêter ça ! Dignement ! J’avais vraiment envie d’épater les copains !

Je voulais trouver une histoire, pour eux, pour moi. Une idée, qu’ils pourraient  m’offrir en cadeau plus tard …  ce fameux film qu’ils voulaient faire pour me remercier de mes bons et loyaux services. Le « carton du siècle » qu’ils disaient.

 

Evidemment, il fallait une « vraie bonne histoire » … un récit exceptionnel, à les faire pâlir d’envie !   

 

Ils étaient tous plus talentueux les uns que les autres. Tous avaient une imagination débordante. Mais aucun d’eux, n’aurait pensé à quelque chose d’aussi insensé que ce qui allait m’arriver ce jour là.

 

 

 

    Le soleil avait décidé de l’accompagner dans sa promenade. Il déambulait sur les quais le nez au vent, insouciant. Il était calme. La sérénité commençait à le gagner.

              « Tant que ça n’est pas la sénilité » pensa-t-il en affichant ce petit sourire ironique qui avait fait son succès. Tout allait si bien ces derniers temps. Le Bonheur  avait tout de même fini par le rattraper. Un bon job, lucratif et plaisant à souhait. Une famille … enfin stable.

Il avait laissé sa femme et son fils à Vancouver sans en ressentir le moindre remords.

Il voulait balayer la triste sensation de l’an passé. D’avoir fait d’elle son infirmière pendant quelques mois après une alerte cardiaque. Il détestait l’idée de dépendre de quelqu’un. Il préférait de loin l’idée de les savoir tous les deux « au chaud », entourés d’amis sûrs et d’activités toutes plus passionnantes les unes que les autres. Ils étaient trop pris de toute façon pour l’accompagner sur le vieux continent, à la recherche d’histoires !

Quel drôle de type tout de même. Chasseur d’histoires, tu parles d’un métier !

 

                             A son allure distinguée, on l’aurait facilement pris pour « un sujet de sa Royale Majesté » au Canada, où il vivait depuis cinq ans. Si ce n’était ce côté « cow-boy, à la Clint Eastwood », qui trahissait sa naissance nettement plus au sud-est, parmi les vastes étendues du Minnesota. Il avait  poussé là, tel une herbe folle, rêvant d’aventures extraordinaires, entouré de soucoupes volantes et de monstres plus ou moins fantastiques.

Le petit garçon d’alors avait grandi, étoffant une personnalité un peu hors du commun que sa modestie naturelle le forçait à cacher sous un sens de l’humour décapant. Bel homme, de près d’un mètre quatre-vingt dix, il « en imposait ». Son visage un peu buriné par une vie « bien remplie » comme il aimait à dire, portait néanmoins la trace de son extrême sensibilité. La douceur de son regard, pourtant sombre, contrastait avec ses traits durs. Il émanait une grande bonté de cet impressionnant géant au cœur tendre et au sourire ravageur.

Il détestait «se prendre au sérieux » et fuyait comme la peste toutes les marques de distinction, les honneurs qu’on tentait de lui rendre.

Récompenses et trophées trônaient volontiers sur le bord de sa cheminée, mais il n’en tirait qu’une maigre gloire. Le succès lui avait tout au plus donné les moyens d’être efficace dans l’aide qu’il n’avait de cesse de porter aux autres. Modeste, il acceptait rarement de voir apparaître son nom en face d’une de ses bonnes actions. Il s’arrangeait toujours pour en faire revenir le mérite à un autre. Les œuvres de charité, les programmes de développement sociaux, économiques ou écologiques n’avaient pas de secret pour lui. Il savait dénicher les plus méritants aussi bien que les bonnes histoires.

                             Et pour ça, il était doué !

                             C’était, aujourd’hui, sa mission. Il avait l’intention de la mener à bien, en toute quiétude. Rien ne pressait vraiment. Il avait quelques mois pour collecter un maximum d’idées. Les nombreux festivals de Printemps parisiens l’inspiraient. Et les bords de Seine avaient toujours eu sur lui un effet «très spécial ».

Il était convaincu que c’était ici qu’il trouverait ce qu’il était venu chercher.

 

 

 

 

                             C’était une indicible sensation. Un bien-être profond, comme si son corps tout entier détendu était prêt à capter la première idée qui passe. Il entendait presque les gens penser lorsqu’il les croisait. Etrange sentiment d’unité  avec tout ce qui l’entourait.

                             La brise printanière entonna une douce mélodie dans la frondaison. Il leva les yeux au ciel. La cime des arbres l’envoûtait. Il ne connaissait rien de plus magnifique à cette époque de l’année où la vie prenait sa place avec ostentation. Marquant à jamais son pouvoir sur les hommes qui s’imaginaient la dominer …

Il était très sensible à toutes les manifestations de la Nature. Attentif au moindre signe.

                             Elle, ne l’avait jamais trahi.

Il était fidèle à ses sens, comme l’animal humain qu’il avait toujours voulu rester.

 

 

                             La cime des arbres, est la même partout.

 Paris, Londres, New-York ou Vancouver, elle a sensiblement la même forme : celle de cette matrice protectrice et régénérante, si rassurante… c’était un amoureux transi de la Nature, qui le réconciliait avec ses congénères.

Chaque fois qu’il sentait qu’il allait «péter les plombs », il se réfugiait en Elle. Même au cœur des grandes cités, qui finalement ont toutes bien compris l’importance de ces poumons géants.

                             Il s’aimait bien quand il était comme ça, l’esprit vif et clair, affûté comme celui d’un puma. Le vent lui caressait le visage.

                             La Nature … elle l’aimait bien, elle aussi.

 

 

                             La matinée avait été radieuse et son petit-déjeuner avait beau être loin, il ne ressentait ni la faim, ni la soif. Il avait pourtant longuement marché. Ses pas l’avaient lentement ramené vers son hôtel, tout prés de Notre-Dame.

Les bouquinistes commençaient à ouvrir leurs boîtes à malices et il se dirigea vers eux avec gourmandise. Il adorait ça ! Chiner dans les marchés à bouquins.    

Un dernier coup d’œil aux branches noueuses d’un sublime châtaignier pas encore en fleurs, l’entraîna sur la douce pente de la nostalgie.

Il suivit ses méandres torturés jusqu’au tronc, sur lequel il laissa glisser son regard.

Il finit par tomber sur un morceau de plastique, accroché là, au-dessus d’une grosse boîte noire ouverte sur l’imaginaire, ornée de livres et de fanzines des années soixante-dix.

                             Il fut évidemment attiré comme par un aimant et reconnut sous son voile de cellophane, un numéro rare du SURFER D’ARGENT.

 

Ses yeux brillaient tellement que le marchand se précipita sur lui.

 

-          Un exemplaire unique ! lance le vieil homme, sûr de son effet. J’vois qu’j’ai affaire à un connaisseur !

 

 

Un sourire malicieux illumine les traits de Ted jusqu’à faire disparaître ses rides. Ses tempes enneigées semblent reprendre de la couleur. Devant ce genre de littérature, il a de nouveau dix ans… même si ce numéro précis le ramène plutôt à son adolescence, qu’il eut longue et mouvementée.

 

-          Merci mais, je l’ai déjà à la maison …répond-il dans un français parfait avec juste une petite pointe d’accent.

-          Américain ! renchérit le bouquiniste en s’approchant plus prés de lui.

-          Je m’en doutais … il cherche peut-être à compléter sa collection … j’ai beaucoup de choses …

Il ouvre les bras largement, présentant ses trésors avec conviction.

 

-          Je vois ça… sourit Ted, en hochant la tête.

 

Sa moue admirative n’a rien d’affecté, il est sincèrement séduit par l’étalage. Ca n’est pas une question d’argent mais il se ravise, rappelé à l’ordre par sa conscience :

 ( Si tu achètes ça, tu ne liras pas un seul roman cette semaine et où la touveras-tu, ta si chère idée ? !)

-          Je vous remercie, mais ça n’est pas ce que je cherche pour le moment, voyez-vous …

-          Mais j’ai plein d’autres trucs … qu’est-ce qui lui ferait plaisir ?

 

Ted toise son compère avec un sérieux inhabituel.

-          Et bien à vrai dire, ce que je cherche c’est … une Idée … quelque chose de fantastique vous voyez ? Un conte, une légende …

-          Un truc façon maison hantée, Esprit et tout ça ?

 

Il fait mine de réfléchir tout en sachant que le bonhomme a mis dans le mille !

-          Un truc … comme ça ! acquiesce-t-il à l’Italienne (avec les mains).

 

Le silence les enveloppe, ils sont tous deux figés sur l’idée, communiquant comme par la pensée. Le vieil homme s’est arrêté dans son élan tel un automate enrayé. Ses méninges cliquètent presque à la recherche d’une information, la plus précise.

                             On aurait dit une scène sur pause.  Ted sursaute quand le quidam repart dans son boniment.

-          J’ai un vrai p’tit bijou pour lui ! …

 

Il file à l’autre bout de sa case. Au rayon « romans ». Laissant en plan un Ted ébahi. Le bonhomme revient, les babines retroussées sur un sourire jauni par le tabac.

-          Ca ! C’est une pure merveille. affirme-t-il la main sur un petit livre blanc-cassé.

 

                             Dans le cadre noir de la couverture, façon faire-part de deuil,explose un titre, pourtant rédigé en petits caractères, mais en rouge sang : Bloody Eve.

Il le lui tend avec cérémonie et approche sa face odorante de son visage.

-          Je connais l’auteur … souffle-t-il en manquant de l’asphyxier.

 

 

Non-fumeur convaincu, il a du mal à supporter les relents qu’exhale la gorge de son interlocuteur. Mais sa curiosité est piquée au vif. Il  recule prudemment, comme pour appuyer son étonnement. Histoire de ne pas le vexer.

-          Ah vraiment ? Il fronce un sourcil intéressé.

 

-          Ouais qu’j’uis dit …c’est une gamine épatante ! Un vrai p’tit génie !

Bon, elle s’est’ faite un peu embourbée’ par son éditeur mais vous savez ce que c’est … quand on est jeune. Le salaud lui a fait le coup de la Grande Maison et c’est même pas foutu de distribuer correctement ! Ils te prennent ton fric et tchao ! Ils l’ont mise sur la paille, la pauvre gosse, mais elle a du mérite !

 

Vous ferez une bonne action … ajoute-t-il en le regardant droit dans les yeux. Il avait flairé le point sensible (c’est sûrement un gentil ce gars-là !)

 

-          Ah … si c’est une bonne action.  Son naturel bienveillant le pousse à accepter, bien que de prime abord le titre ne soit pas convaincant.

-          Bloody … hum, susurre-t-il comme pour entretenir le secret, dans lequel son  « indic » semble vouloir se complaire.

-          C’est en anglais ?

-          Penses-tu ! continue-t-il sur un même ton, conspirateur, ça fait mieux vendre, il paraît !

 

Il lui lance un coup de coude dans les côtes en l’appuyant d’un clin d’œil complice.

 

-          Oh …Il le laisse lui mettre le livre dans les mains.

Le vieux les referme dessus pour bien s’assurer qu’il ne changera pas d’avis.

 

                             La chaleur du papier le surprend. C’est comme si le livre brûlait en dedans. C’est sans doute dû à un passage prolongé en plein soleil sous une bâche.

C’est néanmoins une sensation inattendue qui finit par emporter sa décision.

Il paye et commence derechef sa lecture, en marchant. Il lève à peine les yeux pour traverser la rue. Immédiatement subjugué.

 

 

                             Les mots le frappent en plein cœur, s’enchaînant dans un écheveau machiavélique et l’entraînant vers une inexorable douleur. Ses jambes se dérobent sous lui.

Il tombe lourdement assis sur le seul banc des environs, le souffle coupé. Il ne peut arracher ses yeux du récit.

Il est pris au piège. Prisonnier des ses propres souvenirs que le texte retrace … mot pour mot.

-          No …souffle-t-il, plus très sûr de comprendre ce qu’il est en train de lire.    C’est pas …incredible  …

Lui qui maîtrise la langue de Molière avec art ne sait plus en quelle langue penser. Les mots se brisent sur ses lèvres lorsqu’il cherche à les prononcer … pour être sûr … pour bien comprendre…

-          No, it’s not !

 

 

Des larmes coulent le long de ses joues sans qu’il puisse les retenir. Le sang lui bat aux tempes comme cela ne lui est pas arrivé depuis vingt ans !  Il manque de s’évanouir.

 

                             Quand les cloches de Notre-Dame annoncent à toutes volées la fin de la messe dominicale, le malaise qui l’a plongé un instant dans un état catatonique se dissipe. Les yeux mouillés, il relève la tête et aperçoit son vendeur de l’autre côté de la rue. Il se lève d’un bond.

 

-          Hey ! Hey ! crie-t-il de peur qu’il ne parte ; alors qu’il le regarde foncer sur lui, éberlué.

Il l’agrippe avec force – Vous avez dit …vous connaissez la personne … qui a écrit ce livre, c’est vrai ? !

-          Ben ouais, il est fou s’gars là !

-          Oh pardon ! il vient de se rendre compte de ce que son comportement peut avoir d’inquiétant. Il n’obtiendra aucun renseignement s’il persiste dans cette voie.

-          Excusez moi, c’est just… I must …Je dois … le voir… la … rencontrer. Please.

Dites-moi, où elle habite …

-          Oh ça, où elle habite … j’en sais trop rien.

-          Oh no ! C’est tellement important, vous savez ! Please, faites un effort.

-          Ben, j’sais pas moi … quoi … tout c’que j’sais c’est qu’elle est étudiante... en histoire et en anthropologie. C’est tout.

-          Où ça ? ! Dans quelle Université ? !

Il récupère difficilement mais ses réflexes reviennent. Il affûte une panoplie de questions dans sa tête. Il faut absolument qu’il la retrouve !

-          Et l’éditeur ?

-          Ouh là … il y a longtemps qu’il a mis la clef sous la porte le margoulin …

 

Il va tourner de l’œil. Ce n’est pas de la simple déception que le vieil homme devine sur son visage ravagé.

 

Il inspire profondément pour reprendre le contrôle.

 

-          Et bien, on dirait qu’ça vous fait d’l’effet sa prose, à la p’tite…

-          Vous pouvez le dire.  Reprend-il sur un ton plus calme. Il ferme les yeux. Cherchant l’inspiration et surtout le moyen de redevenir maître de lui même.

-          Ecoutez, dit-il posément, je suis producteur … vous savez ce que c’est ? Je suis vivement intéressé par son idée … vous comprenez ?

-          Producteur hein ? fait le vieux soupçonneux.

-          Oui ! Regardez !  Il sort une carte de visite aux couleurs de sa société et lui montre avec insistance.

 

Après une minute qui lui parait une heure, l’homme le toise de haut en bas avant de lâcher

 

-          Fallait l’dire tout de suite … si on peut rendre service.

 

 

 

 

 

 

 

Un nouveau silence qui lui semble une éternité. Il est suspendu à cette bouche repoussante comme au bord d’un précipice.

 

-          J’sais pas où elle habite … mais j’saurais p’t’être bien où elle est en ce moment …

-          Où elle … où ? !

 

Il n’est plus capable de patience.

 

-          Et ben … Le vieux sadique semble prendre un malin plaisir à le faire languir. Il l’aurait étranglé !

-          Où ? !  L’injonction fait sursauter son tortionnaire.

-          Elle travaille pour moi cet après-midi. A Saint-Denis, il y a un marché aux livres Place de la Mairie. Elle tient mon stand avec mon neveu.

Ca lui fait des sous. Puis, elle peut essayer d’écouler son stock …

 

Cette annonce l’emplit d’une force nouvelle. Il retrouve un peu ses moyens et suffisamment de salive pour demander :

-          Le Marché de Saint-Denis ? C’est où ? Et comment on y va ?

-          Oh à c’t’heure, le plus rapide, c’est le train.

-          Le train …oui. O.K. vous … pouvez … m’indiquer ?

 

 

                             Son périple ne serait pas assez long pour lui permettre de lire entièrement l’ouvrage mais il se risqua à replonger dans les pages maudites. Il avait peur. Jusqu’où avait-elle pu aller ? Que savait-elle encore sur lui ? Comment avait-elle pu s’emparer ainsi de sa propre histoire, avec force détails et tant de justesse dans l’analyse de ses sentiments les plus intimes ?

Et ce nom … son nom …

 

 

Rien ne lui aura été épargné. Plongé dans sa lecture, il a bien entendu manqué sa correspondance et s’est perdu dix fois.

Le désir de la retrouver est si impérieux que la panique a fini par le gagner.

                             Et s’il ne la trouvait pas ? !

 

                             Son cœur se déchire dans sa poitrine. Ca ne va pas recommencer !

 

Après quelques longues minutes d’errance autour de la gare, il parvient enfin à s’enquérir de son chemin. Le tramway le dépose non loin du marché. Il suit la foule jusqu’à la place où se tient la Foireaux Livres.

    

Il scrute la masse humaine avec angoisse, jouant quelque peu des coudes pour la fendre.

S’excusant à maintes reprises, dévisageant le tout-venant.

-          Hé ! Mais vous êtes …

 

 

Le garçon qu’il vient de bousculer l’a reconnu.

 

-          Non, je lui ressemble, excusez … dit-il en s’enfuyant. Il chausse ses lunettes noires et abandonne sa victime à ses pensées.

-          Ah oui, mais alors, beaucoup, alors …

 

 

                             Tout à coup il aperçoit …Oui. Cette chevelure, aussi noire que les ailes d’un corbeau. Longue et soyeuse comme un sari précieux. C’est Elle. Cela ne peut être qu’ELLE.

 

 

 

 

 

 

 

 

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"Ne rien posséder et poutant tout avoir ..." c'est une équation difficile à résoudre dans notre société de consommation. Seule peut-être l'imagination peut apporter la solution...  J'ai une proposition : modifions l'orthographe du second terme: "à voir". Voilà qui donne des perspectives ...

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