Souvenirs de Chevron 1

Fan de Science fiction depuis toujours je n’avais pas éprouvé un tel sentiment depuis longtemps. Je suis bel et bien devenue « accroc » et me mettre à courir les Conventions ne va pas me guérir de si tôt ! C’est comme se retrouver en famille. Et CHEVRON 1, qui s’est déroulée le 10 décembre dernier me conforte dans l’idée que décidément il n’y a rien de mieux que les rencontres pour enrichir sa propre humanité. Quitte à choisir pour ce faire, de véritables «extra terrestres ».

 Du syndrome Peter Pan

                                               à celui des Deluise

Dans la famille Deluise, donnez moi … les fils ! Progéniture d’une figure d’Hollywood, Dom Deluise, célèbre

pour sa fantaisie (qui tient le rôle d’URGO dans l’épisode 16 de la saison 3),  les fils Deluise ont donné le ton de cette première convention dédiée entièrement à Stargate  (SG1 et Atlantis) : CHEVRON 1.

Leur jovialité et leur bonne humeur ont fait soufflé un vent de jouvence sur cette journée marathon du 10 décembre, au cours de laquelle ils ont déployé tout leur talent et leur énergie pour satisfaire les fans de la série. Attaquant dès la cérémonie d’ouverture par quelques bons mots et autres pitreries. Des Showmen à l’état pur, en grande forme !

Comme il est tentant de comparer cette joyeuse bande d’énergumènes aux compagnons de Peter Pan, sales gosses toujours prêts à faire des bêtises et qui refusent de grandir. Mais avec ces trois-là, « on est loin du conte »…

Pete et Michael

S’il est évident qu’ils ont su garder leur âme d’enfant, les Deluise n’en sont pas moins des professionnels avisés. Qu’ils s’amusent en nous procurant du plaisir est ma foi un petit plus qu’ils ont bien mérité. Mais sous leurs airs de clowns ces gars-là cachent avant tout des cœurs d’or, comme l’a prouvé leur fantastique prestation lors de la vente aux enchères au profit de l’Association contre les maladies orphelines.

 Des caractères bien trempés, redoutables d’efficacité en matière de spectacle, des hommes habiles qui font leur métier sérieusement sans se prendre eux-mêmes au sérieux.

C'est David qui m'apporte le micro ...

Comme l’explique si bien Peter qui répond à ma question pleine d’admiration sur « le tour de force d’aborder ainsi des thèmes graves sans jamais être lourd »:

Pete : Que ce soit en tant que scénariste ou en tant que metteur en scène, c’est comme dans la vie, il faut savoir doser. On peut aborder les sujets les plus sérieux à condition de les saupoudrer d’un peu d’action et d’humour. Le but est de ne jamais lasser le spectateur.

Et un autre fan d’insister sur l’aspect philosophique de la série :

Pete : Pareil, il suffit de faire passer la discussion dans un contexte où l’action relance l’intérêt. On ne peut pas passer des heures, même sur une conversation brillante, gros plan sur l’un, gros plan sur l’autre. Cela deviendrait vite ennuyeux. Heureusement la série est riche de personnages et de thèmes qui offrent de nombreuses pistes de réflexion.

Interrogé sur l’impact de la série sur son évolution personnelle Pete répondra plus tard :

Tout est un peu imbriqué mais c’est plutôt ma vie personnelle qui a tendance à influencer ma manière de travailler sur Stargate. Au tout début, j’étais plus enclin à privilégier l’action ; j’étais centré sur les combats, le sensationnel… et puis j’ai mûri. Le 11 septembre est passé par là avec ses images marquantes. Cela m’a fait réfléchir à mon propre rapport à la violence. Et puis je me suis marié, je suis devenu père et ça aussi ça change le regard sur le monde. Je me suis mis à fouiller un peu plus les relations humaines, les problèmes éthiques. Et puis la série est en prise avec l’actualité, elle évolue, elle est vivante. Les personnages bougent dans un contexte en perpétuelle mutation. Il faut être réactif ! C’est passionnant.

De nombreux scénaristes travaillent sur la série, cela m’interpelle. J’aimerais comprendre comment ils font pour « garder le cap ».  Comment ils ont conservé une ligne si cohérente à l’histoire au cours de ces huit saisons déjà diffusés :

Pete : Et bien nous travaillons en effet tous ensemble mais il y a toujours quelqu’un pour garantir cette ligne. Pour faire la synthèse. Cela n’est pas facile, mais on y arrive.

Pete est décidément touché par l’intérêt des fans français tant pour le spectacle que pour ses méthodes de travail. Les questions qui fusent sur la technique sont presque aussi nombreuses que celles sur les acteurs. Les clips projetés pour le concours lui démontrent par un vibrant hommage combien la série est apréciée en France. J’en profite pour l’interroger sur l’inspiration : « Pete, vous constatez que la série a beaucoup inspiré ses fans, et vous, vous inspirez- vous un peu d’eux parfois ? Est-il vrai par exemple que l’idée du délirant épisode WORMHOLE X-TREME (le n°100)  est venue d’une lettre envoyée par un fan qui croyait dur comme fer que le projet STARGATE était une véritable expérience militaire ? » 

Pete amusé nous confie: A vrai dire l’inspiration nous vient d’un peu partout et oui, parfois des lettres. Nous en recevons énormément. Celle à laquelle vous faites allusion fait en effet partie des plus troublantes. Là, il prend un ton conspirateur: d’ailleurs dès que l’Air Force en a eu connaissance son auteur a été arrêté … et on n’a plus jamais entendu parler de lui. Alors méfiez vous de ce que vous écrivez … et à qui vous l’envoyez !

L’humour et le second degré ponctuent l’ensemble de la série, parsemée aussi de clins d’oeils  aux « aïeules » comme STAR TREK et STAR WARS, Pete souligne avec joie qu’en France nous employons plus souvent le terme d’hommage à tout autre, car la concurrence est si rude aux Etats-Unis que le moindre « emprunt » est souvent qualifié de plagiat : Ici la création est respectée comme un art. L’état d’esprit est plus tourné vers le business outre-atlantique.

Rejoint par ses frères pour la suite des Questions/Réponses Pete tient encore souvent le micro assailli à propos du futur de la série.

Pete : Allez, un scoop, il y aura une saison dix. Applaudissements fournis. Mais, devra-t-il avouer devant les fans « des tous débuts », il faudra vous y faire, la saison 9 et la saison 10 porteront le même titre mais cela ne sera pas tout à fait le même show. Robert Cooper a repris le flambeau à Brad Wright (très occupé par Atlantis) et il a une vision plus proche de Star Wars avec plus de vaisseaux, de combats dans l’espace et tout ça …De quoi ravir les amateurs de spectaculaire ! Quant aux fans de Richard Dean Anderson, ils devront se contenter de ses apparitions en « guest ». Car après huit saisons de bon et loyaux services il a estimé qu’O’Neill avait fini par prendre un peu trop de place dans sa vie personnelle.

Et toute l’équipe lui sait gré d’être resté si longtemps.

Pete : Richard avait signé pour quatre saisons seulement et il a ‘rempilé’ malgré un profond désir de passer plus de temps avec sa famille. Aujourd’hui, on ne peut vraiment pas lui en demander plus. Il a fait de gros efforts pour nous en acceptant les aménagements qu’on lui a proposés à l’époque. A nous maintenant de comprendre qu’il a besoin de temps pour s’occuper de sa fille. Je souligne à quel point cela nous attriste et m’empresse de proposer de le remplacer par Michael Deluise qui avait superbement endossé le personnage dans WORMHOLE X TREME.

Michael ? Remplaçant O'Neill?

C’est une chose à proposer ! répondent ironiquement les trois frères, qui plus sérieusement avouent avoir beaucoup de plaisir à travailler ensemble mais ne voient pas pour l’instant la possibilité de le faire, occupés chacun par leur propre carrière.

Nul doute que ce que nous prépare l’équipe sera du goût des fans. Qui de toute manière auront toujours le loisir de se repasser les premières saisons pour « palier au manque » …. Résolument tournée vers l’avenir cette série a de beaux jours devant elle, souhaitons lui la même longévité que STAR TREK et autant de « petits ». 

En attendant, les Deluise répondent  en chœur à la question d’un fan : « Si vous aviez la possibilité de faire un film ensemble ce serait quel genre ? » : un film des Marx Brothers !  et nous régalent d’un numéro digne de leurs illustres aînés, encore une fois. L’humour et le burlesque, c’est décidément ça, leur tasse de thé !

Remercions les organisateurs de les avoir invités. La présence de cette fratrie aura placé CHEVRON 1 sous le signe de la générosité et de la joie. Entraînant à leur suite les autres invités et tous les fans dans une dimension du délire où les zygomatiques ne sont pas restés au vestiaire ! DB.

Des photos de meilleure qualité sur

http://www.unificationfrance.com/

                                                   Tony Amendola

                                              Gentleman Extra-terrestre

Maître Bra’Tac, dans la série STARGATE SG1, Tony Amendola incarne magnifiquement la sagesse et la bonté du mentor de Teal’c, le Jaffa.

Cet homme d’une douceur extrême, qui à l’écran devient un redoutable guerrier, a su parer son personnage des qualités de cœur qui l’ont façonné, à l’évidence. Amitié, générosité, humour, sont les principaux atouts de ce séduisant « vieillard de 133 ans ». C’est l’âge en tous cas qu’il a bien voulu paraître dans la série. S’amusant de l’anecdote, il raconte : « je venais d’achever le tournage du Signe de Zorro lorsqu’on m’a contacté pour tenir le rôle de cet extra-terrestre d’âge canonique. Vieux et sage. J’ai accepté avec enthousiasme ! Le personnage est passionnant. Ma plus grande crainte était d’avoir à affronter des heures de maquillage pour mériter de l’interpréter. Je ne sais pas si je dois vraiment m’en réjouir, mais lorsque je me suis présenté au make-up, on m’a dit que j’étais parfait comme ça ! »

Son sens de l’humour n’ayant d’égal que sa modestie, Tony n’en finit pas de vanter le travail de ses amis, acteurs, scénaristes, techniciens. Et d’évoquer les grandes satisfactions que lui procure cette aventure. Oubliant de préciser combien sa présence au sein de l’équipe donne au programme une dimension quasi philosophique. Maître à penser, Bra’Tac est un élément de cohésion essentiel entre les différentes figures de la série : de l’initiation de Teal’c à l’amitié qui finit par le lier aux membres du SGC, en passant par la réflexion qui l’a amené à se révolter contre ses dieux, le personnage est d’un richesse extrême. Que Tony exploite avec art. Homme de théâtre, il est très touché par l’accueil des fans français qui lui posent beaucoup de questions sur sa façon de travailler. Sur ses émotions de comédien.

Comment ne pas tomber sous le charme ? D’une voix calme et posée il distille avec élégance des souvenirs professionnels et personnels et nous invite à partager un peu de son intimité. De la difficulté d’être acteur à Hollywood à la vie avec son épouse, qu’on envie, il évoque quelques expériences très instructives. Imprégné par la sagesse de son personnage. Ioda n’a qu’à bien se tenir. On se laisserait volontiers initier  par Maître Bra’Tac !

Lui-même toujours en quête,  il s’enquiert déjà des musées qu’il pourra visiter. Pour sa première visite à Paris, il n’a que très peu de temps. Il doit bientôt rejoindre Berlin et une nouvelle convention. La culture européenne le fascine, et il espère bien revenir pour parfaire sa connaissance en la matière qui ma foi, me semble déjà bien avancée.

J’aurais pu rester des heures à l’écouter parler de ses découvertes et de sa perpétuelle soif de comprendre. Avec un enthousiasme enfantin, les yeux brillants, il rêve déjà de ce qu’il va voir au cours de ses pérégrinations. Passant avec pudeur et humilité sur les mauvais moments, qu’il préfère oublier, il me confie : « J’ai de la chance. La vie m’a comblé et je compte bien que cela dure encore longtemps ! ».  Je vous le souhaite de tout mon cœur « Maître »,  et vous remercie en mon nom et en celui de tous vos fans pour votre fantastique travail et votre chaleureuse attitude. Bon voyage Tony et à bientôt ! On se l’est promis.

D.B.