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"Ne rien posséder et pourtant tout avoir ..." c'est une équation difficile à résoudre dans notre société de consommation. "Si la Réalité dépasse parfois le Fiction, c'est que le Destin a plus d'imagination que nous ..."

Totally insane part 2

Chapitre 3 – La défense

 

 

Prison du Comté. Sacramento.

   folsom20prison20007.jpg 


-          Alex Caldridge est un pénaliste hors pair. Le meilleur avocat que je connaisse. Et c’est un ami. Il prendra bien soin de Patrick, je vous assure.

Pourtant très loin de ses amis Walter Mashburn s’investit à cent pour cent dans la résolution de « leur problème ». Au téléphone avec Lisbon, il imagine sa triste mine.

 

 

 

-          L’audition préliminaire est programmée demain à 16 heures.

S’inquiète-t-elle, en passant le portail, saluée par la sentinelle, à qui elle répond d’un signe de tête courtois.

      Votre homme sera prêt ?

 

-          Alex est très compétent. Il a déjà pris connaissance de quelques éléments du dossier.

     Il verra Jane demain matin. Pour le préparer. Et vous, vous l’avez vu ?

     Comment va-t-il ?    

 

-          J’en sors à l’instant. Il n’a pas le moral. Se désole Lisbon.

Il croit qu’il a perdu la tête.

 

-          Hum … Elle l’entend pouffer discrètement.

… En fait, il l’a bel et bien perdue ! Raille-t-il.

Mais rassurez-vous Teresa, Caldridge lui, a la tête bien sur les épaules. Et il va se charger de lui remettre les idées en place. Faites-moi confiance.

 

Elle soupire bruyamment en rejoignant Cho à la voiture. Sans le moindre commentaire, il lui ouvre la portière et l’aide à s’installer, effleurant à peine son bras meurtri. Teresa grimace, ajuste son atèle en remuant l’épaule. Elle le laisse monter avant de lui désigner du menton son flacon de pilules, sur la plage avant. Cho acquiesce, s’empare d’une petite bouteille d’eau et lui prépare une dose de calmants.

 

-          Attendez une minute. Adresse-t-elle à Mashburn en posant son téléphone sur le

tableau de bord.

Elle pique les deux cachets dans la main de Kimball qui lui tend la bouteille. Elle les gobe, boit une gorgée, avale et reprend son portable. Cho esquisse un sourire discret, rebouche la bouteille, la range et démarre.

 

-          L’important c’est qu’il joue le jeu. Reprend Walter à l’autre bout du fil.

Je sais ce que vous craignez. Alex est un pro. Il va le convaincre de se laisser défendre. Il est déprimé pour le moment et c’est bien normal. Mais quand il verra à quel point vous vous démenez tous pour lui … Il reprendra courage, croyez moi.

… C’est un garçon solide. Il est passé par tellement d’épreuves … Il va y arriver. Vous verrez !

Il faut la jouer stratégique …

 

-          J’ai bien tenté quelque chose … soupire Lisbon.

… Pour le motiver. Mais je regrette. J’ai peur que cela ne fonctionne pas. Il est vraiment mal.

 

Elle jette un regard embarrassé à Cho. Qui lui renvoie une moue déconfite. Il fait mine de ne pas écouter et se concentre sur sa conduite.

 

Walter réfléchit un instant. Il est à bout d’argument pour la rassurer.

-          Quoi que vous fassiez Teresa, il saura que vous l’avez fait pour son bien. Ça devrait lui mettre du baume au cœur. Dit-t-il d’une voix douce.

 

-          Merci. Répond Lisbon, un peu réconfortée.

Merci pour tout ce que vous faîtes Walter.

 

-          Hey ! C’est mon ami à moi aussi ! C’est bien normal. Après tout, vous m’avez bien aidé vous aussi, tous les deux. C’est un juste retour des choses. Vous n’avez pas à me remercier Teresa. Je le fais pour Patrick, parce que je l’apprécie. Vous savez à quel point. … Ce gars-là, il vaut mieux l’avoir dans son camp !

Il perçoit le souffle de son amie au bord du sanglot.

       Faîtes-moi plaisir Teresa. La prochaine fois que vous verrez Patrick, si vous le

       pouvez, embrassez-le. Et dîtes lui bien que cette accolade est de ma part.

       Vous voulez bien ? Faîtes lui comprendre à quel point il est important qu’il vive

       et combien de personnes comptent encore sur lui.

       Il n’osera pas mourir de chagrin, encore une fois.

 

Teresa est touchée. Ce que Walter vient de dire est si gentil. Ce gars est aussi barré que Jane a-t-elle toujours pensé. C’est pour ça qu’ils s’entendent si bien, au fond. mentalist-saison-4-Lisbon ne lâche pas Jane

 

-          Teresa ? Walter s’inquiète de son silence.

-          Oui. Elle sort de son absence, un peu troublée.

Oui, je lui dirai. Répond-elle.

Je dois vous laisser maintenant. S’excuse-t-elle.

Merci encore Walter. Elle l’entend soupirer en signe de désapprobation.

Non, sincèrement. Je vous remercie.

-           … ça n’est rien Teresa. Je voudrais tant pouvoir faire plus. Etre là …

-          Merci. Au revoir.

Elle ne lui laisse pas le temps de s’épancher. Elle a eu son lot d’émotion pour la journée.

 

 

Prison du Comté de Sacramento. Le lendemain matin.

 

 

prison-02

 

 

 

-          Debout Jane !

Allongé sur son lit, les mains posées sur sa poitrine douloureuse, Jane sursaute. Il a encore en mémoire l’accueil violent qu’il a reçu l’avant-veille, et se demande à chaque instant ce qu’on lui réserve.

Il soupire. Cherche à gagner un peu de temps en faisant semblant de dormir. Mais derrière ses paupières closes, il se remémore son arrivée.

 

Ça avait plutôt bien commencé. Après deux jours et demi entre les griffes de LaRoche et ses sbires, il pensait que rien ne pouvait lui arriver de pire. Après la traditionnelle et minutieuse fouille, il avait revêtu la combinaison orange des prisonniers à surveiller de près. Il avait été conduit en salle commune le temps de lui attribuer une place. Et avait eu le plaisir d’y retrouver Beau, son ancien compagnon de cellule. Un répit de courte durée. 

 

-          Hé un revenant ! L’avait même salué le caïd qu’il avait aidé à arrêter la colle.

Ils ont fini par te remettre la main dessus, on dirait. Avait-il blagué.

Qu’est-ce que t’as fait cette fois, t’as pissé sur les pompes de ton patron ?

 

-          Déconne pas. Avait soufflé Beau, avec un air conspirateur.

Il vient de flinguer le psychopathe qui a buté sa famille.

-          Wouah, avait répondu l’autre admiratif. Je t’aurais pas cru capable de faire le coup.

-          Qui sait ce qu’on est capable de faire … avant de se trouver au pied du mur.

Avait répondu Jane avec philosophie.

 

-          Prisonnier Jane ! La voix du gardien avait claqué dans son dos comme un coup de fouet.

 

La main sur la crosse de son arme, il avait congédié les deux détenus.

-          Barrez vous !

     Les mains dans le dos ! Commanda-t-il fermement. Avant de le menotter, de  manière particulièrement brutale.

Vous n’avez rien à faire ici. Vous êtes à l’isolement. Je vais vous expliquer …

On va faire petit un tour.

Il l’avait poussé sans ménagement jusque dans le couloir en lui intimant l’ordre de se taire.

Et conduit jusqu’au quartier de sécurité où il avait fait ouvrir une cellule.

 

-          Je vais t’expliquer comment ça se passe.

Avait-t-il murmuré sur un ton équivoque, en lui ôtant les menottes. Incroyable, même dans ce geste, il s’était arrangé pour lui faire mal. Il lui arracha presque l’épaule en le tournant pour lui faire face. Jane reconnut tout de suite le gardien qu’il avait floué, lors de son évasion.

Il soupira, pas vraiment fier.

 

            Tu me reconnais, hein ?  Susurra  le bonhomme, un petit sourire sadique aux lèvres.

 

             L’isolement ça veut dire que tu seras fouillé à chaque fois que tu rentreras dans ta

             cellule.

 

Explique-t-il en le bousculant au fond. Il le retourne et plaque ses mains contre le mur. Lui écarte les jambes à coups de pieds. Et le fouille avec précaution avant de lui mettre un coup de poing dans le dos, qui le cloue au mur et lui arrache cri. Il l’étouffe en lui collant une main sur la bouche, tandis qu’il maintient fermement de l’autre, ses poignets rassemblés au dessus de sa tête.  Il se tient tout près de son oreille et lui souffle :

         

            Ça veut dire aussi que tu seras fouillé et menotté chaque fois que tu en sortiras.

            Tu as compris ?

 

Il le retourne et le plaque à nouveau contre le mur. Sa tête heurte le revêtement de béton, lisse et froid.  L’abject personnage dégaine son bâton de défense et lui colle sous le menton.

Il lui écrase la trachée en prenant soin de lui laisser juste assez d’air pour bien apprécier l’instant.

            Tu as compris? Répète-t-il, fou de rage.

-          Oui. Répond Jane en suffoquant.

-          Oui Chef ! Explose son tortionnaire. On dit : Oui Chef !  Tu as compris ?!

-          Oui … chef … souffle Jane alors que l’autre relâche un peu la pression.

-          C’est bien. Sourit-il.

Il lui balance le tonfa dans les côtes. Jane s’écroule. Il glisse le long du mur en gémissant.

            Ça c’est pour le blâme que m’a valu ton escapade.

 

Jane lève les yeux pour voir s’abattre son poing sur son visage.

         Ça, c’est pour les primes annulées pendant un an !

 

Son bourreau est un spécialiste, il porte au doigt une lourde chevalière qui lui entaille la joue.

Il ne s’en tient pas là. Alors qu’il est à terre et sans défense, l’homme en colère s’approche doucement de lui, tourne la chevalière vers l’intérieur et lui décoche une gifle cinglante. 

Le sang gicle de sa lèvre qui éclate sous le coup.

        Et ça, c’est pour que tu comprennes bien que t’es pas en vacances ici. Je t’aurais à l’œil. Vomit-il dans un grognement, en le prenant par le col.

        Pas question que tu me rejoues la fille de l’air. C’est bien clair ?

 

Jane attend le prochain coup en haletant. Mais il ne vient pas. Le gardien est calmé.

           C’est clair ? Répète-il plus fort.

 

-          Oui. Répond Patrick entre deux hoquets. … Chef.

 

L’homme s’est écarté, l’air réjoui. Il attrape la serviette de toilette et la lui jette au visage.

-          Bien. Sourit-t-il avec satisfaction.

      Lave-toi la figure. Et mets-toi au lit. T’es à la diète ce soir. T’as mal au ventre.

 

Il rengaine son bâton et rajuste son uniforme, tandis que Jane gît sur le sol, à bout de souffle, recroquevillé dans le coin au fond de la cellule, comme un animal aux abois.

Avant de sortir il se retourne doucement.

           Ah, et s’il te venait à l’idée d’aller te plaindre. Saches que quoi que tu racontes,

           la  version officielle c’est toujours « Bagarre entre détenus ».

           T’avises pas de me mettre mal à l’aise. Compris ?

 

Tremblant, Jane avait hoché la tête. Il avait eu son compte.

 

Le jour suivant, il l’avait manipulé le plus durement possible. Ne tenant pas compte de ses blessures. Ou plutôt si. Appuyant toujours là où ça fait mal. Après la visite de Lisbon, il s’était radouci. Avait même été aimable en lui apportant le repas du soir. Un classique chez les sadiques. Alterner punition et récompense. Il était mal barré.

 

 

-          Aller … j’sais bien qu’tu dors pas.

Le gardien tapote les barreaux avec son bâton.

            Ouvre la 13 !

La porte glisse. Il entre à pas feutrés. Jane se raidit quand il lui pose le bâton sur le ventre.

            Comment ça va ce matin ?

            OK. Tu connais la procédure. Assis !

 

Jane se relève doucement. Il déglutit avec difficulté. Et s’assoit au bord du lit, mains en avant.

Il n’ose pas regarder le type, de peur de lui donner une raison de le frapper. Celui-ci le toise avec cynisme. Il laisse échapper un rire narquois en lui passant les menottes. D’abord les poignets, puis les chevilles, au bout de la chaîne. Cette fois il ne serre pas fort.

           Ça va comme ça ? demande-t-il sur un ton doucereux.

           Debout. Ton avocat est là.

Il le tourne vers la sortie. Le fouille, délicatement. Il lui met la main sur l’épaule, presque amicalement.

           Aller, on y va. Lui murmure-t-il à l’oreille gentiment. Détends-toi.

 

 

Jane soupire. Ah, bien sûr, il ne lui fera pas de mal. Pas si bête ! Son comportement sera même exemplaire aujourd’hui. Devant son avocat, pour ce matin, il laissera tranquille.

Patrick apprécie la trêve. Et cet après-midi, il passe devant le juge. Il n’ose pas penser à ce qui se passera s’il le renvoie ici.

 

Caldridge est à l’aise en toute circonstance. Il a écumé toutes les prisons de l’état et rencontré toutes sortes de personnages ! Plus rien ne le choque. Walter l’a briefé sur son client. Pas un cas facile. Mais jouer les nounous, c’est pas son genre. Et Mashburn a beau être son plus gros portefeuille et pouvoir tout exiger de lui, il ne compte pas ménager Jane plus que nécessaire. A la lecture de son profil, il devine qu’il a affaire à forte partie. Il doit absolument savoir la vérité. Innocent ou coupable, il va devoir jouer cartes sur table.

 

En tant que conseil, il a obtenu l’autorisation de lui parler en privé. Ils seront seuls, dans la même pièce.

 

-          Désolé, on ne lui retire pas les menottes.

Déclare le gardien, en faisant délicatement entrer Jane dans le parloir.

 

Caldridge n’est pas dupe de cette prévenance affectée. Jane est visiblement crispé et ne se détend que lorsque l’homme lui a lâché le bras. Il avance vers la table, attend en silence qu’il s’éclipse. Il respire avec difficulté. sale-tete-4.jpg

 

-          Ça va aller ? s’inquiète-t-il en approchant la chaise de son client.

 

Jane acquiesce dans un soupir. Il s’assoit.

 

-          Merci.

 

 

Après avoir entendu son histoire et discuter un peu afin de cerner l’homme, l’avoué prend conscience qu’il détient la clé d’une défense en or. Il possède tous les éléments pour éviter à Jane de passer en jugement. Le plan qu’il a en tête pourrait fonctionner …

-          … pourvu que vous la fermiez !

Pose-t-il comme condition.

           Vous me promettez d’être raisonnable ? De me laisser faire.

           Vous avez une réputation épouvantable au tribunal, vous savez ça ?

           L’adjoint du Procureur, Ardiles, en veut à mort à votre équipe. Il est prêt à tout pour les

           atteindre. Il va vous charger au maximum. Le Juge Hildred, vous a déjà condamné.

 

-          A des amandes. Précise Patrick ironiquement.

-          A des amandes … répète l’avocat. Mais vous l’avez passablement chauffé celui-là. Heureusement, il a la réputation d’être implacable, mais juste. Si je parviens à insinuer le moindre doute. Il vous donnera une chance. Même s’il ne vous aime pas.

      Mais pour ça, il faut me laisser faire. Vous êtes prêt à me faire confiance ?

 

Patrick fait mine d’accepter, en soupirant. Il a l’air épuisé.

 

-          Depuis quand vous n’avez pas dormi ? s’enquiert Alex avec sollicitude.

-          Vous voulez dire … depuis cette histoire ? ironise Patrick.

-          Insomniaque, hein ? plaisante Caldridge.

-          Hum … acquiesce Jane avec un sourire mutin.

-          Moi aussi. Je sais ce que c’est. Reposez-vous monsieur Jane. Je viens vous chercher tout à l’heure. Ils vont conduiront là-bas, mais je vous accompagne. Rassurez-vous. Vous n’êtes pas seul.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Chapitre 4 - Verdict

 

Sacramento. Palais de Justice. 16H 30

Audience préliminaire. 

   le-juge-hildred-clement.jpg


 

Durant tout l’énoncé des charges, le juge Hildred a dévisagé Jane. Il a bien observé chacune de ses réactions, au demeurant peu nombreuses. Impassible, le prévenu a semble-t-il été parfaitement briefé par son avocat. Et a décidé d’être sage. Ce qui l’étonne de sa part.

Il trouve cela presque inquiétant. Il a le regard lointain, comme absent.

Il a tiqué lorsqu’il a vu l’huissier retirer ses menottes avant de le faire asseoir.

Manœuvre qui a paru lui être douloureuse.

 

Le Procureur  adjoint Osvaldo Ardiles s’est lâché. Il ne lui a rien épargné. Meurtre au premier degré. Conspiration. Pour lui Patrick Jane est un criminel audacieux et sournois. Il remet sur le tapis son passé « d’escroc » selon ses termes, et le présente comme un dangereux manipulateur.

 

Devant le manque de réaction de l’intéressé, le juge s’étonne. Il interrompt l’accusation d’un geste poli et interpelle la Défense.

-          Maître Caldridge ! Votre client va-t-il bien ? interroge-t-il.

      Est-il en état de comprendre tout ce qui lui est reproché ?

-          Absolument, monsieur le Juge. Répond Caldridge, en se levant. Ravi de se voir tendre une si belle perche.

     Il comprend. Bien que la rude pression qui a pesé sur lui ces derniers jours ait eu,

     comme vous vous en doutez quelques répercussions et provoqué une temporaire

     altération de son état mental.

 

-          Objection ! hurle Ardiles. Nous ne sommes pas au procès ! Il ne va pas nous infliger une plaidoirie !

-          Calmez vous, monsieur Ardiles. Comme vous dîtes nous n’en sommes pas encore au procès. Nous sommes justement ici pour décider d’y aller ou non.  Objection rejetée. Maître Caldridge ne fait que répondre à ma question. Intervient le juge.

Maître, adresse-t-il à Alex, allez vous invoquer l’aliénation mentale ?

 

-          Non monsieur le juge. Je dis juste que si mon client a l’air si fatigué, c’est qu’on ne l’a pas ménagé depuis le drame et qu’en dépit de cela, il a décidé de faire face à ces accusations. Pour la plupart, infondées. J’y reviendrai.

Il se rassoit.

 

-          Il est vrai que monsieur Jane a été mis en détention bien longtemps avant de comparaître. Souligne Hildred en feuilletant le dossier.

            Pourquoi une garde à vue aussi longue, monsieur Ardiles? Etait-ce vraiment justifié? 

            Je vois ici stipulé que monsieur Jane n’a opposé aucune résistance lors de son

            arrestation. Qu’il a admis avoir tiré, fais des aveux spontanés et décrit avec force

            détails les circonstances qui l’ont amené à commettre un tel acte.

 

-          Monsieur le juge … répond l’adjoint du procureur, embarrassé, de nombreux éléments du dossier n’étaient pas clairs. Il était indispensable de le garder au secret pendant l’interrogatoire des membres de son équipe, qu’il avait entraîné dans un processus illégal d’écoute et de subornation de témoins.

 

-          C’est votre interprétation. Rétorque le juge, toujours le nez dans les papiers.

       Il est vrai que les méthodes de monsieur Jane ne sont pas orthodoxes.

      Ça n’est pas qu’il ait enfreint le règlement qui m’étonne le plus. Encore un de ses

      stratagèmes à la gomme qui aura mal tourné. Ce qu’il ne conteste pas, apparemment.

 

Il relève la tête. Avise l’accusé à la touche piteuse. Il a moins fière allure dans son costume de prisonnier. Il a les mains croisées sur la table, devant lui. Ses poignets sont sciés par les entraves qu’il a portées. Il a le visage émacié et porte des marques évidentes de violence. Le juge tente d’évaluer le seuil de douleur auquel il a été soumis.

-          Je vous ai connu en meilleure forme, monsieur Jane. Avez-vous un commentaire à faire ?

-          Non monsieur le juge. Murmure Patrick en appuyant sa réponse d’un signe de la tête.

-          Je ne vous entends pas monsieur Jane. Pouvez-vous parler plus fort.

-          Je n’ai rien à dire, monsieur le juge. Soupire Jane, un ton plus haut. Visiblement mal en point.

-          Vraiment, cela ne vous ressemble pas. Vous avez décidé de suivre les recommandations de votre conseil à ce que je vois. Et je vous en félicite.

Caldridge jubile.

      Je suis heureux de voir que vous savez vous montrer raisonnable, mais que cela ne

      vous empêche pas de nous apporter les éclaircissements nécessaires.

-          Nous y veillerons, votre Honneur. Renchérit l’avocat.

      Nous allons présenter tous les éléments qui vous montreront que ces poursuites n’ont

      pas d’objet réel.

-          Attention Maître. Le juge retourne au dossier.

      Sont indiqués ici bien des choses qui au contraire renforcent les termes de

     l’accusation. Les aveux de votre client ont-ils oui ou non été obtenus sous la

     contrainte ?

-          Non monsieur le juge. Monsieur Jane ne réfute pas les faits. Il a bien tiré sur l’homme qui a massacré sa famille.

-          Objection. Lance Ardiles. Rien ne permet d’affirmer que cet homme est bien John le Rouge !

-          Monsieur Jane l’affirme. Rétorque Alex.

      L’homme l’a menacé, en lui racontant comment il a tué son enfant.

-          Objection ! Il essaie de vous influencer monsieur le juge.

Caldridge attend la réaction du juge pour continuer.

 

-          Comme vous le faîtes vous-même quand c’est votre tour.

S’impatiente Hildred, en lançant à Patrick un regard désolé.

Etes-vous en train de suggérer un nolo contedere, maître Caldridge ?

 

-          Absolument monsieur le juge. Monsieur Jane a déjà, malheureusement tué un homme dans des circonstances liées à cette affaire. Il n’a pas été poursuivi.

-          Ça n’a rien à voir ! objecte Ardiles.

-          Tiens donc. Racontez nous donc cela Maître, cela devient passionnant.

-          Je vais faire mieux que ça monsieur le Juge. Je vais appeler les témoins de cette affaire et faire venir à la barre autant de personnes qu’il faut pour vous convaincre que monsieur Jane n’est pas l’abominable meurtrier que vous a décrit le procureur adjoint.

-          C’est ridicule, monsieur le juge, il a avoué …

-          Il a avoué avoir tiré, monsieur Ardiles. Précise le juge. Pas admis être coupable de meurtre.

 

C’est Lisbon qui ouvre le bal. Interrogée par Caldridge, elle raconte par le menu comment Jane lui a sauvé la vie, au prix d’un énorme sacrifice. C’est un non-violent qui a horreur des armes, affirme-t-elle. Et il lui a fallu beaucoup de courage pour s’emparer du fusil, pointé sur lui-même quelques heures plus tôt, et tirer sur cet homme qui la menaçait de mort. Ce faisant, il avait perdu une chance de découvrir l’identité de John Le Rouge.

 

A partir de là Caldridge n’a de cesse de marteler que Jane ne correspond en rien à l’accusatrice description d’Ardiles.

Il produit un nombre incalculable de rapports sur les affaires résolues par Jane et fait défiler à la barre quelques témoins de bonne moralité. Toute l’équipe de Lisbon s’assoit sur le siège des témoins.

                                                                                                   

                             

Grace Van Pelt montre une émotion particulière quand elle relate la douloureuse cécité de Jane. Et comment, aveugle, il avait pourtant pris tous les risques pour lui sauver la vie.

Quand Rigsby évoque l’état hypnotique dans lequel il avait été plongé par une dangereuse psychopathe, il enfonce le clou : Patrick Jane sait très bien où est son devoir. Et il est respectueux de la Vie.

                                    dardevil.jpg

 

-          Sans lui, c’est moi qui serais devenu un meurtrier. Confesse-t-il.

J’étais sur le point de le jeter du haut d’un immeuble. Lui et d’autres personnes auraient souffert par ma faute, s’il ne m’avait pas tiré de là.

 

Le plus poignant pour Patrick, c’est quand Cho révèle à la cour que Jane lui a, à plusieurs reprises, évité de commettre lui-même l’irréparable.

-          Je m’en veux de ne pas avoir été là pour lui rendre la pareille. Déclare-t-il en regardant Patrick dans les yeux.

 

-          Ah ! s’interpose Ardiles. Et vous l’auriez empêché de tirer sur cet homme, si vous étiez resté ? Se permet-t-il.

 

Caldridge n’objecte pas, en dépit du coup d’œil du juge. Il va dans son sens.

-          Répondez à la question. Adresse-t-il à Kimball qui se tourne vers lui, l’air contrit.

 

-          Oui. Susurre-t-il en faisant à nouveau face au procureur qui s’est approché.

Il n’allait pas le lâcher.

-          Dîtes nous, agent Cho. Vous qui avez hésité plusieurs fois à tuer un homme, croyez vous que monsieur Jane aurait pu se contrôler ?

Cho exhale un long soupir.

           Vous ne savez pas ce que c’est … d’être face à un prédateur. Explique-t-il lentement en plantant son regard noir dans les yeux du procureur.

 

            J’aurais voulu être à ses côtés. Pour le désarmer. Non pas pour sauver cette pourriture

            de John Le Rouge. Mais pour lui éviter ce qui lui arrive aujourd’hui. Parce qu’il ne

            mérite pas ça.

Il pince ses lèvres.

             Ça n’est pas un tueur. C’était un réflexe animal…

Il pèse ses mots.

             L’instinct de conservation. On ne peut pas le condamner à mort pour ça !

 

-          Enfin ! dédramatise Ardiles qui s’éloigne du témoin pour faire face à la salle.

Il n’a jamais été question de requérir la peine de mort, voyons …

 

-          C’est pourtant ce à quoi vous le condamnez. A brève échéance.

Renchérit Kimball avec émotion, ce qui rare.

Si vous le mettez en prison, il ne fera pas long feu. Il y a envoyé une bonne partie des occupants, rien que dans ce comté. Regardez-le ! Il y a passé moins de deux jours.

-          Thô … laisse échapper Ardiles désabusé. Il se gratte le sourcil.

      Monsieur le juge …

 

Hildred observe la scène avec amusement. Ardiles s’est fourvoyé tout seul en attaquant Cho. Néanmoins la remarque fait mouche. Il avise Jane qui regarde son collègue avec stupéfaction.

Jamais il n’aurait pensé qu’il se mouillerait à ce point là ! Il se penche vers son avocat et lui glisse un mot à l’oreille.

Celui-ci reprend poliment la main, invité par Ardiles qui retourne s’asseoir.

-          Agent Cho. Vous seriez capable de faire n’importe quoi pour sortir votre ami du pétrin, n’est-ce pas ?

 

Kimball échange un regard plein de contradiction avec Patrick. Doit-il être sincère au risque de se mettre en porte à  faux avec la loi ?

-          Je donnerais ma vie pour lui. Esquive-t-il.

 

Intéressé, Ardiles ne comprend pas  bien où il veut en venir. Décidemment, le sens des questions semble vouloir changer de camp.

 

Le juge Hildred ne comprend pas lui non plus la manœuvre.

-          Où voulez-vous en venir Maître ?

-          J’aimerais souligner monsieur le juge, dit Caldridge en se tournant vers lui,

      … que monsieur Jane, sait inspirer à son entourage une loyauté extraordinaire, comme vous pouvez le constater. Nul doute n’est permis sur les raisons d’une telle abnégation, si ce n’est la réciprocité. mentalist toute l'équipe soutient Jane                                                              Toute l’équipe soutient Jane

 

 

 

Il ménage son effet et se dirige lentement vers la table.

         Vous pouvez libérer le témoin, monsieur le juge.

Dit-il en s’emparant d’un dossier plutôt épais.

         J’ai ici, quelques lettres de victimes qui témoignent de la reconnaissance à monsieur

         Jane pour avoir soulagé leur peine ou transformé leur vie.

 

Il vient déposer la chemise devant le juge qui hausse les sourcils. Il croule déjà sous les déclarations, submergé par un monceau de feuillets.

 

-          C’est entendu, Maître Caldridge. On a compris … Votre client est un type bien … et il ne mérite pas l’opprobre.

 

-          Parfaitement, votre honneur. C’est exactement là où je veux en venir.

Ardiles hoche la tête en signe de déni. Et soupire bruyamment.

 

            Je ne connais cet homme que depuis deux jours … et encore. Continue Caldridge.

            Je ne l’ai rencontré que ce matin. Et globalement, on peut dire que tout ce que sais

            de lui, c’est effectivement que c’est un type bien.

Il invite Cho à s’éclipser. Le juge acquiesce en silence. Kimball quitte l’estrade en regardant Patrick qui lui sourit étrangement.

 

Alex est maintenant tout près du juge, mais il hausse la voix tout de même.

          Et je crois pouvoir affirmer sans contradiction possible, que cet homme …

 

Il se retourne et désigne Jane dans un geste théâtral.

        … cet homme, n’est en rien une menace pour la société et la communauté de cet Etat.

            Bien au contraire ! Il a résolu plus d’affaires que n’importe qui. Il a sauvé des vies.

            Certes il a commis des erreurs, mais qui n’en commet pas monsieur le juge ?

 

Il prend un temps de réflexion et ajoute :

            L’enfermer reviendrait à priver cet Etat de ses aptitudes particulièrement brillantes.

            Ce qui lui ferait cruellement défaut.

 

Après une hésitation, il conclut :

            A vous de juger votre honneur.

 

Le magistrat interroge du regard le procureur adjoint qui hausse les épaules et hoche à nouveau la tête. Non, il n’a plus rien à dire.

 

-          Bien. Hildred masse sa barbe en pinçant les lèvres et potasse rapidement les feuillets que vient de lui remettre Caldridge.

Le silence se fait. Tout le monde est suspendu à ses lèvres, que le juge mouille avec le bout de sa langue avant de lever les yeux vers l’auditoire.

 

            Tout cela … tout cela est bien confus. Déclare-t-il en croisant les mains devant lui.

Il regarde gravement l’accusé. Avise ses compagnons, assis derrière lui. Jette un regard pensif du côté de l’accusation.

 

            La seule chose qui soit sûre et je suis bien d’accord avec vous Maître, c’est que monsieur Jane a servi cette communauté avec zèle. … pas toujours de manière exemplaire, j’en ai moi-même fais les frais au sein de cette cour … mais il est sans conteste un élément utile à notre société et loin de présenter un danger pour ses concitoyens.

 

Un murmure de satisfaction traverse la salle. Ardiles est déconfit.

           Personne ne voudrait priver la société de son indispensable compétence…

 

           Cependant, monsieur Jane. Continue le juge en avisant Patrick avec sévérité,

           Vous voyez où vous mène votre comportement fantasque et puéril.

            Sans parler de vos pulsions morbides… ça n’est pas faute de vous avoir prévenu !

 

Jane baisse les yeux en signe de contrition et soupire.  Il relève la tête pour entendre le verdict.

             Les arguments de la défense ne m’ont pas convaincu.

Lâche Hildred solennel, en jaugeant la réaction de Patrick. Qui blêmit mais encaisse sans broncher. Il se mord la lèvre, oubliant sa blessure. Il grimace.

Ardiles se redresse dans son siège, aux aguets. Caldridge tique.

 

             Les arguments de l’accusation, pas plus. Continue Hildred en faisant durer le suspens.

 

             Il est bien difficile de se prononcer en de telles circonstances … Il est bientôt vingt et

             une heures et j’aurais besoin de bien d’autres éléments pour rendre une décision juste.

             Je décide donc de reporter l’audience à plus ample informé.

                                                       jane à affaire au juge hildred 2

 

 

Jane ferme les yeux. S’il retourne en prison, il est mort ! Hildred l’observe encore avant de déclarer :

            Je vous libère monsieur Jane.

 

Le murmure devient clameur. Les visages s’illuminent. Le juge abat son maillet.

             Silence ! Je n’ai pas terminé.

 

Il avise Patrick, soulagé.

         Je vous confie à la garde de votre équipe et de l’agent Lisbon. Explique-t-il.

         Vous restez inculpé de meurtre, monsieur Jane, c’est sérieux. Vous serez soumis à un régime de surveillance qu’il vous faudra respecter à la lettre. Je compte sur vous. Il vous sera désigné un agent de probation pour toute la durée de l’accord.

Je vous autorise en vertu de  … vos talents particuliers, à mener l’enquête avec vos camarades. Je ne vois personne de plus motivé pour tirer tout cela  au clair. Et je vous convoquerai ultérieurement. Une nouvelle audience sera programmée quand vous et votre équipe aurez bouclé cette affaire.

 

Tout le monde se lève, manifestant ses réactions en fonction du camp où il se place.

Et Hildred joue de son marteau, pour faire entendre son ultime réflexion.

 

             Je vous donne une seconde chance monsieur Jane, ne me décevez pas.

 

-          Je ferai mon possible monsieur le juge. Répond Jane qui a repris des couleurs.

Mais tique chaque fois qu’on le touche pour le féliciter, le corps tout endolori.

 

-          Vous voyez, il vous aime bien, finalement. Lui glisse Caldridge en l’aidant à fendre la foule. Venez vous changer, j’ai ce qu’il faut là derrière…

Je vous emmène à l’hôtel. Walter avait déjà réservé une suite dans le meilleur de la ville. Il savait que vous seriez dehors ce soir ! La prison vous enverra vos affaires.

 

Ils sortent de la salle, entourés par une haie d’honneur. Lisbon s’en dégage et se plante devant Patrick. Elle attendait ça depuis longtemps. Elle exhale un long soupir en le regardant droit dans les yeux.

-          Merci, Lisbon … souffle-t-il, tandis qu’il la regarde libérer son bras en écharpe.

Elle l’enlace avec émotion. Et le serre faiblement dans ses bras. Il penche la tête et sent son souffle dans son cou.

-          Je suis heureuse. Sanglote-t-elle presque.  Elle recule.

Ça c’était de la part de Walter. Il voulait que vous sachiez qu’il aurait aimé être là.

 

Elle se précipite à nouveau sur lui et cette fois, le serre plus vigoureusement. Il chancelle, plus par émotion qu’autre chose. Elle lui murmure quelque chose à l’oreille que personne n’entend. Recule doucement, lui caresse la joue et reprend sa place parmi les autres, qui le félicitent.

Alors qu’elle réajuste son atèle, c’est au tour de Grace de venir lui faire un câlin. Plus discret.

Wayne, lui serre la main, un large sourire aux lèvres.

-          On est soulagé ! Tu peux pas savoir …

Cho lui serre aussi la main, sans un mot. Il s’éloigne et dit :

-          A demain, au bureau.

 

Il a le vertige. Caldridge le prend par le bras.

-          Venez Patrick, on y va. Vous allez prendre un bon bain moussant et vous détendre. On vous servira un bon repas, une bonne tasse de thé … et au lit ! Vous allez nous faire une bonne nuit de sommeil !

 

 

Epilogue.

mentalist-bureaux-du-CBI.jpg

 

Bureau du CBI. Sacramento.

 

Jane passe la tête par la porte et se montre à moitié seulement, l’air mutin.

Il a retrouvé son apparence. Revêtu un de ses élégants costumes bleus. Celui avec les fines rayures. Il a l’air pimpant. Soulagé. Les cicatrices sur ses poignets, encore rouges, trahissent la dureté des jours passés. Une des pires semaines de sa vie, tout de même, à ranger au compte des galères à digérer. Mais il semble vouloir se montrer guilleret.

 

-          Salut les gars ! lance-t-il avant d’entrer pour de bon.

-          Hey Jane ! le salut Wayne.

-          Bonjour. Chantonne Grace en lui souriant.

-          Salut Jane. Dit simplement Cho sans s’arrêter d’écrire. Il lève à peine les yeux.

Comme si de rien n’était.

 

Un accueil somme toute tout à fait ordinaire, pour un matin comme les autres, au bureau.

Lisbon entre à son tour.

-          Salut Jane. Dit elle, tout aussi normalement. Comment ça va ce matin ?

 

Il hoche la tête et hausse les épaules en souriant pour toute réponse.

             Le patron vous attend dans son bureau, il a dit de vous présenter dès votre arrivée.

             Vous allez avoir droit à un sérieux débriefing.

 

-          Hum … une minute ? suspend-il ...

J’aimerais dire quelques mots, je peux ?

 

Lisbon acquiesce en croisant les bras. Elle pose une fesse sur le bureau de Grace.

Tous prêtent une vive attention au consultant, enfin de retour.

            Je tenais à vous remercier tous … pour toutes les gentilles choses que vous avez dites. 

            Au tribunal … sourit-il.

            Je serais curieux de savoir aussi … qui je dois remercier pour …  la raclée stratégique.

            Parce qu’elle était bien stratégique, non ?  … Cho ?

Interroge-t-il en s’approchant de son collègue qui fait la moue.

           C’est toi qui a payé le gardien.  Non ?

Cho lâche son stylo et se cale dans son fauteuil.

 

-          Il l’aurait fait gratuitement, avoue-t-il en haussant les épaules.

       Mais je tenais à ce qu’il le fasse proprement. Quelques hématomes bien placés, juste assez douloureux … ça a marché, non ?

-     Aaahhh, soupire Jane en se mordant la lèvre. Il fait passer sa langue à l’intérieur de sa joue, même plus endolorie. Juste pour faire ressortir l’estafilade qui souligne encore son œil mais ne tardera pas à disparaître.

 

                     Jane-soupire.jpgAaaah soupire Jane, floué par Cho et Lisbon …


-          Le but du jeu c’était autant de vous donner envie de sortir de là que d’amadouer le juge. Intervient Teresa.

On n’avait pas le temps pour la boîte à maquillage et les explications vaseuses …

Et l’idée était de moi !

 

Jane se tourne vers elle.

-          Hum … Il masse ses côtes, encore sensibles.

      Bien joué.

« L’élève dépasse le maître » pense-t-il. Après un coup pareil il allait devoir se méfier. Elle était capable maintenant de dépasser ses principes pour « jouer dans sa cour ».

 

-          Il y est allé un peu fort, hein. Je suis désolée … s’excuse-t-elle en tiquant.

-          Hum Hum … soupire Jane en dodelinant de la tête.

Je l’avais probablement un peu mérité de toute façon …

Pardonne-t-il, dans un haussement d’épaule. Ils se regardent une minute ne sachant quelle contenance adopter. Les autres font semblant de rien.

 

-          Le pat…

-          Le patron. Disent-ils de concert.

-          On y va ?  demande Jane en poussant la porte, le bras en avant pour inviter Teresa à le précéder.

 

                            Ils quittent la pièce sous l’œil amusé du reste de l’équipe.              

 

 

                                                  mentalist-Jane-quitte-le-bureau-sous-l-oeil-de-l-equipe.JPG

 

 

 

                                                                                                                                                   Fin.    

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