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19 août 2010 4 19 /08 /août /2010 19:48

              

 

 

 

 

La frontière qui sépare la réalité de la fiction s’amenuise de jour en jour et disparaît souvent à l’heure du journal télé, qui nous raconte de plus en plus d’histoires que les scénaristes les plus chevronnés n’auraient pas eu l’idée d’inventer. Preuve que l’imaginaire humain n’a pas de borne. Surtout en matière d’horreur.

 

 

 

Conséquence : les scénars des séries TV sont obligés de s’aligner et « l’extraordinaire » se trouve de plus en plus difficile à atteindre.  Le téléspectateur, gavé dans son quotidien de nouvelles incroyables et de télé réalité choc, en demande toujours plus pour être impressionné. Résultat, la frontière qui sépare la réalité du fantastique elle aussi rétrécit.

 

                                       Stana Katic & Nathan Fillion. American Broadcasting Company (ABC)Richard Castle, un nouveau consultant pour la police

 

Et nous voilà plongé dans des séries « dites du quotidien » qui se donnent un genre fantastique. Médiums, vampires et autres bestioles ont leurs entrées dans les séries policières depuis longtemps déjà, mais cela était jusqu’alors très ponctuel. Aujourd’hui, pas de nouveauté qui n’aborde le sujet dans au moins un ou deux épisodes. Le très récent Castle, écrivain limier, consultant auprès des forces de l’ordre (tiens ça aussi c’est à la mode), a affronté il y a peu une horde de jeunes gens aux dents longues.

Les héros se trouvent confrontés de plus en plus fréquemment à des phénomènes surnaturels, quand ils ne sont pas eux-mêmes des phénomènes.

 

 

 Patricia Arquette. CBS Paramount Network TelevisionSimon Baker. Warner Bros.

             Patricia Arquette, Allison Dubois et Simon Baker, Patrick Jane

 

La grande mode des policiers extra-lucides fait long feu et, d’ Allison Dubois, Médium, à Patrick Jane, Mentalist, la télé américaine est celle qui assume le mieux, déclinant le registre sur tous les tons. De la gentille comédie Psych, qui met en scène un autre mentaliste, Shawn Spencer , pseudo médium qui utilise ses prodigieuses capacités d’observation pour rouler dans la farine à la fois ses collègues et les méchants, en passant par toutes les séries scientifico-policières qui recourent au profilage et toute méthode à base de psychologie, comme Esprits Criminels, Les Experts, jamais le désir de sonder l’esprit humain, ici dans toute sa noirceur, n’aura remporté autant la faveur du public.

 

   Shemar Moore, Mandy Patinkin, Matthew Gray Gubler, Lola Glaudini & Thomas Gibson. CBS Paramount Network Television l'équipe d'Esprits Criminels, et Shawn Spencer, enquêteur malgré lui (Psych)

 

En France les tentatives sont plus frileuses même si l’on a vu des sagas de l’été emprunter l’idée, comme Dolmen, Zodiaque, Mystère,  ou même Plus Belle la Vie évoquer l’ésotérisme et la sorcellerie. Le seul vrai risque récemment, a été pris par Philippe Setbon avec Greco, flic spirit, en proie à la soif de justice de fantômes venus le hanter, défendu dans ces colonnes par votre servante, qui ne s’est malheureusement pas imposé dans le PAF. http://domibleue.blogs.allocine.fr/domibleue-127562-la_dure_loi_des_series.htm

Philippe Bas. France 2Philippe Bas est Greco

Néanmoins friand du concept, le public français se rue donc sur les modèles américains, dont les personnages sont si attachants.

 

 

 

Si le pouvoir d’entrer en contact avec l’au-delà fascine les gens, on le constate avec le succès de Ghost Whisperer et Médium, ce qui intéresse vraiment les spectateurs c’est de comprendre comment ça se passe. Le mystère qui plane encore sur le fabuleux potentiel de l’esprit humain a de la marge. Tout est permis à celui qui cherche à en repousser les limites !

Et tout le monde y va de sa petite illustration.

 

                  Buena Vista InternationalCBS Paramount Network Television

 

Quand un des protagonistes de Bones, le policier Booth, tombe gravement malade, sa tumeur, lui ouvre les portes d’un univers parallèle ; et à coup d’hallucinations, il invite le téléspectateur à explorer les arcanes de l’esprit humain et sa puissance évocatrice.

Le décès de leur amie et collègue Kate plonge toute l’équipe du NCIS dans un émouvant épisode où elle apparaît à chacun, sous une forme surprenante.

Magie, vaudou, hypnose, tout ce qui a pouvoir de contrôler la conscience prend part aux meilleures histoires qu’on a pu voir sur le petit écran ces dernières années.

 

 Twentieth Century Fox Film Corp.Booth sens dessus dessous, dans Bonesle NCIS sera perturbé par le départ de Kate

 

Le carton de l’année c’est  Mentalist,  qui en a fait son créneau et donc peut aborder tout au long de la série les pratiques Wicca, les manipulations psychologiques de tout poil (sectes, domination, profilage) en restant ancré dans le quotidien d’une équipe de policiers assistée par Patrick Jane, ex- « médium de bazar », dont on espère confusément comme l’une de ses collaboratrices, qu’au fond, il serait doté de véritables pouvoirs.

 

 Amanda Righetti, Simon Baker, Robin Tunney, Owain Yeoman & Tim Kang. Warner Bros.The Mentalist, toute une équipe autour de Patrick Jane

http://www.unificationfrance.com/spip.php?article10678

 

Pour ma part je trouve réjouissant cette vulgarisation d’un sujet qui me tient à cœur depuis mon plus jeune âge. La Force de l’Esprit Humain est inépuisable et le thème tout à fait porteur, semble-t-il … J’y reviendrai. A suivre, donc …

                                                                     Warner Bros.



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17 août 2010 2 17 /08 /août /2010 18:37


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10 août 2010 2 10 /08 /août /2010 14:28

Rendez-vous sur le site JVA http://www.julesverne.org/



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8 août 2010 7 08 /08 /août /2010 19:05

Copyright D.BLEUET visages0

                                                 LA VOLEUSE D’AME

 

 

                                                        (soul catcher)

 

 

 

 

 

              Un producteur de séries de Science fiction américain débarque à Paris pour y trouver de nouvelles idées. Sur les Quais, il tombe sur un étrange petit livre. Il y découvre avec stupéfaction, l’histoire de sa propre vie, écrite avec force détails par une jeune fille mystérieuse. Qui est-elle ? Que lui veut-elle ?

 

 

 

 

 

 

                                                                                                               Paris, printemps  1999.

 

 

 

 

 

             Marcher dans les rues de Paris m’a toujours rendu heureux. Spécialement quand le printemps commence à jouer avec les couleurs comme les artistes qui vivaient là au siècle dernier.

1999, demain je devrai dire “le dix-neuvième siècle” puisque nous aurons plongé dans un nouveau millénaire !

 

2000,  cette année ! On pourra dire que je l’ai attendue celle-là !  Encore quelques mois et on verra … enfin !

J’en ai rêvé, durant toute mon existence. Quand j’étais gosse, quand je lisais les aventures du Captain Marvel et que je plongeais dans la Quatrième Dimension …

J’étais tellement dingue du Futur que j’ai essayé toute ma vie de me le représenter. Traquant sans relâche le moindre mot écrit sur le sujet.

Le Fantastique, la Science fiction ça c’étaient des amis ! Ils m’ont escorté, chaque jour depuis mon enfance …mieux que ça …ils sont allés jusqu’à écrire quelques pages de mon destin. Plus incroyables que les histoires que j’ai racontées depuis, si fortes, si dures, si étranges parfois que je n’ai jamais osé en parler vraiment … à personne.

Je ne suis pas un auteur. Je ne sais pas utiliser les mots aussi facilement que mes amis … C’est bizarre de penser que tous mes amis sont de près ou de loin de fantastiques écrivains.

Moi, je suis incapable d’écrire la plus petite ligne. 

 

C’est comme si la Vie vous donnait le choix : vivre les choses  ou savoir les raconter. Rarement les deux.

 

Ce jour-là, j’étais à Paris à la recherche d’un style nouveau. Un truc un peu différent.

Je fonçais sur la cinquantaine comme un cheval fou. Cinquante ans au tout début de l’an 2000 ! Il fallait fêter ça ! Dignement ! J’avais vraiment envie d’épater les copains !

Je voulais trouver une histoire, pour eux, pour moi. Une idée, qu’ils pourraient  m’offrir en cadeau plus tard …  ce fameux film qu’ils voulaient faire pour me remercier de mes bons et loyaux services. Le « carton du siècle » qu’ils disaient.

 

Evidemment, il fallait une « vraie bonne histoire » … un récit exceptionnel, à les faire pâlir d’envie !   

 

Ils étaient tous plus talentueux les uns que les autres. Tous avaient une imagination débordante. Mais aucun d’eux, n’aurait pensé à quelque chose d’aussi insensé que ce qui allait m’arriver ce jour là.

 

 

 

    Le soleil avait décidé de l’accompagner dans sa promenade. Il déambulait sur les quais le nez au vent, insouciant. Il était calme. La sérénité commençait à le gagner.

              « Tant que ça n’est pas la sénilité » pensa-t-il en affichant ce petit sourire ironique qui avait fait son succès. Tout allait si bien ces derniers temps. Le Bonheur  avait tout de même fini par le rattraper. Un bon job, lucratif et plaisant à souhait. Une famille … enfin stable.

Il avait laissé sa femme et son fils à Vancouver sans en ressentir le moindre remords.

Il voulait balayer la triste sensation de l’an passé. D’avoir fait d’elle son infirmière pendant quelques mois après une alerte cardiaque. Il détestait l’idée de dépendre de quelqu’un. Il préférait de loin l’idée de les savoir tous les deux « au chaud », entourés d’amis sûrs et d’activités toutes plus passionnantes les unes que les autres. Ils étaient trop pris de toute façon pour l’accompagner sur le vieux continent, à la recherche d’histoires !

Quel drôle de type tout de même. Chasseur d’histoires, tu parles d’un métier !

 

                             A son allure distinguée, on l’aurait facilement pris pour « un sujet de sa Royale Majesté » au Canada, où il vivait depuis cinq ans. Si ce n’était ce côté « cow-boy, à la Clint Eastwood », qui trahissait sa naissance nettement plus au sud-est, parmi les vastes étendues du Minnesota. Il avait  poussé là, tel une herbe folle, rêvant d’aventures extraordinaires, entouré de soucoupes volantes et de monstres plus ou moins fantastiques.

Le petit garçon d’alors avait grandi, étoffant une personnalité un peu hors du commun que sa modestie naturelle le forçait à cacher sous un sens de l’humour décapant. Bel homme, de près d’un mètre quatre-vingt dix, il « en imposait ». Son visage un peu buriné par une vie « bien remplie » comme il aimait à dire, portait néanmoins la trace de son extrême sensibilité. La douceur de son regard, pourtant sombre, contrastait avec ses traits durs. Il émanait une grande bonté de cet impressionnant géant au cœur tendre et au sourire ravageur.

Il détestait «se prendre au sérieux » et fuyait comme la peste toutes les marques de distinction, les honneurs qu’on tentait de lui rendre.

Récompenses et trophées trônaient volontiers sur le bord de sa cheminée, mais il n’en tirait qu’une maigre gloire. Le succès lui avait tout au plus donné les moyens d’être efficace dans l’aide qu’il n’avait de cesse de porter aux autres. Modeste, il acceptait rarement de voir apparaître son nom en face d’une de ses bonnes actions. Il s’arrangeait toujours pour en faire revenir le mérite à un autre. Les œuvres de charité, les programmes de développement sociaux, économiques ou écologiques n’avaient pas de secret pour lui. Il savait dénicher les plus méritants aussi bien que les bonnes histoires.

                             Et pour ça, il était doué !

                             C’était, aujourd’hui, sa mission. Il avait l’intention de la mener à bien, en toute quiétude. Rien ne pressait vraiment. Il avait quelques mois pour collecter un maximum d’idées. Les nombreux festivals de Printemps parisiens l’inspiraient. Et les bords de Seine avaient toujours eu sur lui un effet «très spécial ».

Il était convaincu que c’était ici qu’il trouverait ce qu’il était venu chercher.

 

 

 

 

                             C’était une indicible sensation. Un bien-être profond, comme si son corps tout entier détendu était prêt à capter la première idée qui passe. Il entendait presque les gens penser lorsqu’il les croisait. Etrange sentiment d’unité  avec tout ce qui l’entourait.

                             La brise printanière entonna une douce mélodie dans la frondaison. Il leva les yeux au ciel. La cime des arbres l’envoûtait. Il ne connaissait rien de plus magnifique à cette époque de l’année où la vie prenait sa place avec ostentation. Marquant à jamais son pouvoir sur les hommes qui s’imaginaient la dominer …

Il était très sensible à toutes les manifestations de la Nature. Attentif au moindre signe.

                             Elle, ne l’avait jamais trahi.

Il était fidèle à ses sens, comme l’animal humain qu’il avait toujours voulu rester.

 

 

                             La cime des arbres, est la même partout.

 Paris, Londres, New-York ou Vancouver, elle a sensiblement la même forme : celle de cette matrice protectrice et régénérante, si rassurante… c’était un amoureux transi de la Nature, qui le réconciliait avec ses congénères.

Chaque fois qu’il sentait qu’il allait «péter les plombs », il se réfugiait en Elle. Même au cœur des grandes cités, qui finalement ont toutes bien compris l’importance de ces poumons géants.

                             Il s’aimait bien quand il était comme ça, l’esprit vif et clair, affûté comme celui d’un puma. Le vent lui caressait le visage.

                             La Nature … elle l’aimait bien, elle aussi.

 

 

                             La matinée avait été radieuse et son petit-déjeuner avait beau être loin, il ne ressentait ni la faim, ni la soif. Il avait pourtant longuement marché. Ses pas l’avaient lentement ramené vers son hôtel, tout prés de Notre-Dame.

Les bouquinistes commençaient à ouvrir leurs boîtes à malices et il se dirigea vers eux avec gourmandise. Il adorait ça ! Chiner dans les marchés à bouquins.    

Un dernier coup d’œil aux branches noueuses d’un sublime châtaignier pas encore en fleurs, l’entraîna sur la douce pente de la nostalgie.

Il suivit ses méandres torturés jusqu’au tronc, sur lequel il laissa glisser son regard.

Il finit par tomber sur un morceau de plastique, accroché là, au-dessus d’une grosse boîte noire ouverte sur l’imaginaire, ornée de livres et de fanzines des années soixante-dix.

                             Il fut évidemment attiré comme par un aimant et reconnut sous son voile de cellophane, un numéro rare du SURFER D’ARGENT.

 

Ses yeux brillaient tellement que le marchand se précipita sur lui.

 

-          Un exemplaire unique ! lance le vieil homme, sûr de son effet. J’vois qu’j’ai affaire à un connaisseur !

 

 

Un sourire malicieux illumine les traits de Ted jusqu’à faire disparaître ses rides. Ses tempes enneigées semblent reprendre de la couleur. Devant ce genre de littérature, il a de nouveau dix ans… même si ce numéro précis le ramène plutôt à son adolescence, qu’il eut longue et mouvementée.

 

-          Merci mais, je l’ai déjà à la maison …répond-il dans un français parfait avec juste une petite pointe d’accent.

-          Américain ! renchérit le bouquiniste en s’approchant plus prés de lui.

-          Je m’en doutais … il cherche peut-être à compléter sa collection … j’ai beaucoup de choses …

Il ouvre les bras largement, présentant ses trésors avec conviction.

 

-          Je vois ça… sourit Ted, en hochant la tête.

 

Sa moue admirative n’a rien d’affecté, il est sincèrement séduit par l’étalage. Ca n’est pas une question d’argent mais il se ravise, rappelé à l’ordre par sa conscience :

 ( Si tu achètes ça, tu ne liras pas un seul roman cette semaine et où la touveras-tu, ta si chère idée ? !)

-          Je vous remercie, mais ça n’est pas ce que je cherche pour le moment, voyez-vous …

-          Mais j’ai plein d’autres trucs … qu’est-ce qui lui ferait plaisir ?

 

Ted toise son compère avec un sérieux inhabituel.

-          Et bien à vrai dire, ce que je cherche c’est … une Idée … quelque chose de fantastique vous voyez ? Un conte, une légende …

-          Un truc façon maison hantée, Esprit et tout ça ?

 

Il fait mine de réfléchir tout en sachant que le bonhomme a mis dans le mille !

-          Un truc … comme ça ! acquiesce-t-il à l’Italienne (avec les mains).

 

Le silence les enveloppe, ils sont tous deux figés sur l’idée, communiquant comme par la pensée. Le vieil homme s’est arrêté dans son élan tel un automate enrayé. Ses méninges cliquètent presque à la recherche d’une information, la plus précise.

                             On aurait dit une scène sur pause.  Ted sursaute quand le quidam repart dans son boniment.

-          J’ai un vrai p’tit bijou pour lui ! …

 

Il file à l’autre bout de sa case. Au rayon « romans ». Laissant en plan un Ted ébahi. Le bonhomme revient, les babines retroussées sur un sourire jauni par le tabac.

-          Ca ! C’est une pure merveille. affirme-t-il la main sur un petit livre blanc-cassé.

 

                             Dans le cadre noir de la couverture, façon faire-part de deuil,explose un titre, pourtant rédigé en petits caractères, mais en rouge sang : Bloody Eve.

Il le lui tend avec cérémonie et approche sa face odorante de son visage.

-          Je connais l’auteur … souffle-t-il en manquant de l’asphyxier.

 

 

Non-fumeur convaincu, il a du mal à supporter les relents qu’exhale la gorge de son interlocuteur. Mais sa curiosité est piquée au vif. Il  recule prudemment, comme pour appuyer son étonnement. Histoire de ne pas le vexer.

-          Ah vraiment ? Il fronce un sourcil intéressé.

 

-          Ouais qu’j’uis dit …c’est une gamine épatante ! Un vrai p’tit génie !

Bon, elle s’est’ faite un peu embourbée’ par son éditeur mais vous savez ce que c’est … quand on est jeune. Le salaud lui a fait le coup de la Grande Maison et c’est même pas foutu de distribuer correctement ! Ils te prennent ton fric et tchao ! Ils l’ont mise sur la paille, la pauvre gosse, mais elle a du mérite !

 

Vous ferez une bonne action … ajoute-t-il en le regardant droit dans les yeux. Il avait flairé le point sensible (c’est sûrement un gentil ce gars-là !)

 

-          Ah … si c’est une bonne action.  Son naturel bienveillant le pousse à accepter, bien que de prime abord le titre ne soit pas convaincant.

-          Bloody … hum, susurre-t-il comme pour entretenir le secret, dans lequel son  « indic » semble vouloir se complaire.

-          C’est en anglais ?

-          Penses-tu ! continue-t-il sur un même ton, conspirateur, ça fait mieux vendre, il paraît !

 

Il lui lance un coup de coude dans les côtes en l’appuyant d’un clin d’œil complice.

 

-          Oh …Il le laisse lui mettre le livre dans les mains.

Le vieux les referme dessus pour bien s’assurer qu’il ne changera pas d’avis.

 

                             La chaleur du papier le surprend. C’est comme si le livre brûlait en dedans. C’est sans doute dû à un passage prolongé en plein soleil sous une bâche.

C’est néanmoins une sensation inattendue qui finit par emporter sa décision.

Il paye et commence derechef sa lecture, en marchant. Il lève à peine les yeux pour traverser la rue. Immédiatement subjugué.

 

 

                             Les mots le frappent en plein cœur, s’enchaînant dans un écheveau machiavélique et l’entraînant vers une inexorable douleur. Ses jambes se dérobent sous lui.

Il tombe lourdement assis sur le seul banc des environs, le souffle coupé. Il ne peut arracher ses yeux du récit.

Il est pris au piège. Prisonnier des ses propres souvenirs que le texte retrace … mot pour mot.

-          No …souffle-t-il, plus très sûr de comprendre ce qu’il est en train de lire.    C’est pas …incredible  …

Lui qui maîtrise la langue de Molière avec art ne sait plus en quelle langue penser. Les mots se brisent sur ses lèvres lorsqu’il cherche à les prononcer … pour être sûr … pour bien comprendre…

-          No, it’s not !

 

 

Des larmes coulent le long de ses joues sans qu’il puisse les retenir. Le sang lui bat aux tempes comme cela ne lui est pas arrivé depuis vingt ans !  Il manque de s’évanouir.

 

                             Quand les cloches de Notre-Dame annoncent à toutes volées la fin de la messe dominicale, le malaise qui l’a plongé un instant dans un état catatonique se dissipe. Les yeux mouillés, il relève la tête et aperçoit son vendeur de l’autre côté de la rue. Il se lève d’un bond.

 

-          Hey ! Hey ! crie-t-il de peur qu’il ne parte ; alors qu’il le regarde foncer sur lui, éberlué.

Il l’agrippe avec force – Vous avez dit …vous connaissez la personne … qui a écrit ce livre, c’est vrai ? !

-          Ben ouais, il est fou s’gars là !

-          Oh pardon ! il vient de se rendre compte de ce que son comportement peut avoir d’inquiétant. Il n’obtiendra aucun renseignement s’il persiste dans cette voie.

-          Excusez moi, c’est just… I must …Je dois … le voir… la … rencontrer. Please.

Dites-moi, où elle habite …

-          Oh ça, où elle habite … j’en sais trop rien.

-          Oh no ! C’est tellement important, vous savez ! Please, faites un effort.

-          Ben, j’sais pas moi … quoi … tout c’que j’sais c’est qu’elle est étudiante... en histoire et en anthropologie. C’est tout.

-          Où ça ? ! Dans quelle Université ? !

Il récupère difficilement mais ses réflexes reviennent. Il affûte une panoplie de questions dans sa tête. Il faut absolument qu’il la retrouve !

-          Et l’éditeur ?

-          Ouh là … il y a longtemps qu’il a mis la clef sous la porte le margoulin …

 

Il va tourner de l’œil. Ce n’est pas de la simple déception que le vieil homme devine sur son visage ravagé.

 

Il inspire profondément pour reprendre le contrôle.

 

-          Et bien, on dirait qu’ça vous fait d’l’effet sa prose, à la p’tite…

-          Vous pouvez le dire.  Reprend-il sur un ton plus calme. Il ferme les yeux. Cherchant l’inspiration et surtout le moyen de redevenir maître de lui même.

-          Ecoutez, dit-il posément, je suis producteur … vous savez ce que c’est ? Je suis vivement intéressé par son idée … vous comprenez ?

-          Producteur hein ? fait le vieux soupçonneux.

-          Oui ! Regardez !  Il sort une carte de visite aux couleurs de sa société et lui montre avec insistance.

 

Après une minute qui lui parait une heure, l’homme le toise de haut en bas avant de lâcher

 

-          Fallait l’dire tout de suite … si on peut rendre service.

 

 

 

 

 

 

 

Un nouveau silence qui lui semble une éternité. Il est suspendu à cette bouche repoussante comme au bord d’un précipice.

 

-          J’sais pas où elle habite … mais j’saurais p’t’être bien où elle est en ce moment …

-          Où elle … où ? !

 

Il n’est plus capable de patience.

 

-          Et ben … Le vieux sadique semble prendre un malin plaisir à le faire languir. Il l’aurait étranglé !

-          Où ? !  L’injonction fait sursauter son tortionnaire.

-          Elle travaille pour moi cet après-midi. A Saint-Denis, il y a un marché aux livres Place de la Mairie. Elle tient mon stand avec mon neveu.

Ca lui fait des sous. Puis, elle peut essayer d’écouler son stock …

 

Cette annonce l’emplit d’une force nouvelle. Il retrouve un peu ses moyens et suffisamment de salive pour demander :

-          Le Marché de Saint-Denis ? C’est où ? Et comment on y va ?

-          Oh à c’t’heure, le plus rapide, c’est le train.

-          Le train …oui. O.K. vous … pouvez … m’indiquer ?

 

 

                             Son périple ne serait pas assez long pour lui permettre de lire entièrement l’ouvrage mais il se risqua à replonger dans les pages maudites. Il avait peur. Jusqu’où avait-elle pu aller ? Que savait-elle encore sur lui ? Comment avait-elle pu s’emparer ainsi de sa propre histoire, avec force détails et tant de justesse dans l’analyse de ses sentiments les plus intimes ?

Et ce nom … son nom …

 

 

Rien ne lui aura été épargné. Plongé dans sa lecture, il a bien entendu manqué sa correspondance et s’est perdu dix fois.

Le désir de la retrouver est si impérieux que la panique a fini par le gagner.

                             Et s’il ne la trouvait pas ? !

 

                             Son cœur se déchire dans sa poitrine. Ca ne va pas recommencer !

 

Après quelques longues minutes d’errance autour de la gare, il parvient enfin à s’enquérir de son chemin. Le tramway le dépose non loin du marché. Il suit la foule jusqu’à la place où se tient la Foireaux Livres.

    

Il scrute la masse humaine avec angoisse, jouant quelque peu des coudes pour la fendre.

S’excusant à maintes reprises, dévisageant le tout-venant.

-          Hé ! Mais vous êtes …

 

 

Le garçon qu’il vient de bousculer l’a reconnu.

 

-          Non, je lui ressemble, excusez … dit-il en s’enfuyant. Il chausse ses lunettes noires et abandonne sa victime à ses pensées.

-          Ah oui, mais alors, beaucoup, alors …

 

 

                             Tout à coup il aperçoit …Oui. Cette chevelure, aussi noire que les ailes d’un corbeau. Longue et soyeuse comme un sari précieux. C’est Elle. Cela ne peut être qu’ELLE.

 

 

 

 

 

 

 

 

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8 août 2010 7 08 /08 /août /2010 19:04

la_voleuse_____ill_.jpg

 

Il reste interdit quelques minutes, indifférent aux badauds qui le frôlent.

 

-          Woneya !

 

Le jeune homme qui l’interpelle la fait se retourner. Il peut enfin voir son visage. Il a beau s’y attendre, le choc le fait vaciller.

Quelqu’un le remet d’aplomb en s’inquiétant : - Ca va, vieux ?

-          Oui, excusez moi … merci. répond-il dans un souffle.

 

Il s’approche doucement. Elle rit de bon cœur et semble aussi joyeuse que …

-          Tu te rends compte ? ce serait fantastique, non ? !

-          Ah ça oui, tu le mérites bien. Je te le souhaite, vraiment …

 

Les deux jeunes gens devisent l’air complice quand il tente :

-          Mademoiselle …

-          Oh bonjour !   Lorsqu’elle tourne son visage vers lui il croit mourir. Le frisson qui lui parcourt le corps l’agite de soubresauts qu’il tente de réprimer de toutes ses forces, en vain.

 

 

 

Il s’astreint à se montrer le plus calme possible. Pourtant son sang bout dans ses veines, son cerveau va exploser.

-          C’est vous …Il parle si faiblement qu’elle doit s’avancer au-dessus des tréteaux pour le comprendre, qui avez écrit … ce … livre ?

 

La déglutition n’est plus qu’un vague souvenir de cours de science. Il a l’impression d’avoir avalé tout le sable de la Vallée de la Mort.

 

-          Mon livre !  lance-t-elle avec un enthousiasme enfantin, c’est Super !

-          Je l’ai acheté ce matin … sur les quais …

-          Oui ? Oh ça c’est …

 

 

-          Je l’ai lu  … Il parle d’une voix mécanique en lui présentant l’objet.

-          Tout entier, déjà ? ! …

Vous voulez une dédicace ?

-          Non … le début … juste …

Oui, ça serait charmant …

 

Elle lui arrache littéralement le livre des mains.

-          C’est comment votre nom ?

-          STEVENSON. Ted. … Ted Stevenson.

                             Il est dans un état second. C’est un cauchemar !

Elle ne semble pas avoir perçu son trouble toute à la joie de se découvrir un admirateur.

-          Ted …Elle griffonne consciencieusement un compliment avant de lui tendre le bouquin.

Il retient sa main.

-          Je voudrais vous parler si vous le permettez …

-          Et bien, c’est ce que vous faites. Objecte-t-elle en reprenant ses doigts un par un.

Elle arbore un sourire inquiet. Elle vient de croiser son regard sombre.

Il semble si triste.

 

-          Je veux dire, en privé … M’accorderez-vous quelques minutes ? Je pourrais peut-être vous offrir un café ou quelque chose …

-          Oh c’est que …

                             Son hésitation le désespère mais il comprend que son étrange allure le dessert, à nouveau. Il a les joues creusées, les yeux rougis et cernés, et il semble exténué.

 

-          Ecoutez, il se rengorge, je suis Producteur.

Il se dit que sa stratégie a parfaitement fonctionné la première fois. Il lui tend sa carte.

-          Je voudrais vous parler … très sérieusement … de votre livre.

 

Stupéfaite elle prend la carte, qu’il ne lâche qu’après avoir un peu testé sa force.

Son sourire change, elle est sceptique. – Attendez un instant.

 

Elle se déplace de quelques centimètres pour rejoindre le garçon de tout à l’heure.

-          Louis ! Viens voir.

 

Il n’entend pas ce qu’ils disent malgré son insistance à les observer.

Louis est un grand gaillard plutôt baraqué. Il a au moins une tête de plus que lui, qui est de taille déjà fort honorable. Il semble très protecteur vis à vis de la jeune femme.

 

Ted lui adresse un sourire engageant espérant l’amadouer, tant il se sent incapable d’affronter qui que ce soit dans l’état où il est.

                             Il ne s’est pas senti aussi vulnérable depuis ...

 

 

 

-          Je le sens pas ce type. T’as vu un peu la touche qu’il a !

-          Il est fatigué voilà tout ; ça doit être le décalage horaire.

-          Mouais, moi je lui ferais pas confiance…

-          Elle a l’air authentique ! Elle exhibe la carte de visite sous son nez.

-          On va juste boire un café, c’est tout. Arrête un peu ta parano ! je l’emmène chez Mouss en face. Tu pourras nous surveiller, on restera là, devant …

 

 

Une lueur d’espoir réveille le regard de Ted lorsqu’elle l’invite à la suivre au Café de la Mairie, sous la garde évidente de Louis.

Ted le salue d’un clin d’œil pour lui faire entendre qu’il a bien reçu le message.

 

 

 

Il reste debout jusqu’à ce qu’elle soit installée, puis s’assoit lentement en face d’elle, les mains à plat sur la table de bois crasseux. Il a conscience de la dévisager mais il ne peut pas se contrôler.

Face à son sourire gêné, il se décide enfin :

 

-          Vous n’allez pas me croire susurre-t-il.

 

                             Elle se met aussi à le regarder intensément.

 

-          …mais ce que vous avez écrit … dans ce … livre … Je l’ai vécu.

 

Elle fronce les sourcils.

-          Vous voulez dire que mon histoire vous rappelle la vôtre et que cela vous a ému, se rassure-t-elle.

-          Non, souffle-t-il, ce que je veux dire … c’est que votre récit … est … mot pour mot, ce qui m’est arrivé à moi.

 

Le garçon les interrompt.

-          Je vous sers ?

 

Ted sort de sa torpeur pour lui répondre -   Un grand café s’il vous plaît …noir …sans sucre …et pour … Il se tourne vers elle.

-          Dardjeeling.

-          Comme d’hab, princesse !

 

Le garçon le toise avant de repartir.

Elle sourit encore. Attendant la suite. Il se lance :

-          En 1977, commence-t-il très calme, j’ai rencontré une jeune femme merveilleuse … à la beauté … aussi troublante que la vôtre.

 

 

Il doit prendre une inspiration tous les trois mots ou il ne parviendra jamais à le lui dire. Elle a une moue de connivence (facile le coup de la beauté fatale).

 

-          Elle était ce qu’on appelle ‘une sang-mêlé’. Ses ancêtres appartenaient à la fière Tribu des HUNKPAPA. Elle n’était pas … très typée, mais son visage … irradiait ses origines.

Elle avait le même regard que vous. Si noir … qu’on pouvait y deviner toute la souffrance de son peuple.

Et pourtant …Elle était si gaie … je ne l’ai jamais vu pleurer. Elle était brillante, comme vous … Intelligente et joyeuse …

Les tasses tombent sur la table et l’empêchent de s’approcher. Mouss le tient à l’œil,

« l’a pas l’air très net ce gars… ».

 Il lance un regard circonspect à la jeune fille, qui laisse entendre qu’elle ne doit pas hésiter à lui demander du secours.

 

Il déglutit et prend une profonde inspiration. -   Nous sommes tombés amoureux …

 

Elle commence à voir où il voulait en venir.

-   … et nous nous sommes mariés.

 

Il est condamné à tout dire et doit rassembler le peu de force qui lui reste.

-          En 1979, la veille de Noël …

 

Elle devine ce qu’il va dire.

-          …Elle m’a quitté. Fauché par un camion fou … en emportant avec elle … notre bébé..

 

C’est Elle qui se met à déglutir avec difficulté. Si c’était vrai, ce serait … impressionnant.

Il semble sincère, si triste.

 

-          Comment ?  Il s’approche si près qu’elle sent son souffle faire vibrer ses cils.

…avez-vous pu … décrire cette scène, aussi … précisément ?

 

Elle recule doucement -  Certains appellent cela le hasard.

-          Impossible ! Il hausse le ton, pas avec tant de détails ! Des choses que je n’ai eu la force de raconter à personne ! Pas même à mon psy ! C’est comme si vous y étiez !

 

Il a du se faire menaçant sans s’en apercevoir. Mouss vient le tirer par l’épaule.

-          Eh là ! Qu’est-ce qui se passe par ici ? !

-          Pardon. Il lève les deux mains en signe de reddition.

-          Excusez moi. Vraiment. Je vous fais peur … Excusez moi. Il se calme.

 

 

Elle reste muette mais congédie le garçon d’un regard. Il les laisse, dépité.

-          J’ai l’air d’un vieux fou, je suis désolé …

-          Non. Elle s’approche, compatissante. Vous avez juste l’air de souffrir.

-          Vous le croirez si vous voulez, il y a encore quelques heures, je nageais dans le bonheur, jusqu’à ce je tombe … sur votre livre.

 

Il soupire, des larmes embuent ses yeux d’ambre.

 

-          Vous … Elle hésite. Vous avez tout vu ?

-          Ca c’est passé sous mes yeux. Il n’a pas desserré la mâchoire. Je n’ai rien pu faire.

 

Il essuie son œil gauche d’une paume tremblante. – Et vous ? Comment avez-vous … su ?

 

Elle hausse les épaules et tente d’exprimer son ignorance par une moue incrédule. Elle a envie de pleurer, elle aussi.

-          Je suis désolée …

-          Ca n’est pas votre faute.

-          Qu’est-ce que je peux faire ? Qu’attendez-vous de moi, au juste ?

 

Il doit prendre une nouvelle fois une profonde inspiration avant de plonger.

-          Je voudrais tout savoir. Qui vous êtes, ce que vous faîtes …

J’aimerais … rencontrer votre mère … lui parler … savoir …

 

Il s’emballe, elle doit le freiner -  Hé ! Hé ! Attendez.

Elle pose ses mains sur les siennes. Elle veut l’apaiser. Il est brûlant de fièvre.

-          Calmez-vous, dit-elle simplement, je ferais ce que je pourrais.

-          Vraiment ?

-          Vraiment.

 

Il s’apaise.

 

-          Ecoutez, je ne peux pas rester très longtemps, il va falloir …

-          Est-ce que vous voulez bien qu’on dîne ensemble, insiste-t-il, vous et moi … et votre maman, si vous voulez …

 

Elle sourit en se levant. Il ne veut pas qu’elle parte. Elle n’a pas le droit de le laisser ! Il lui adresse un regard suppliant.

-          Voilà ce qu’on va faire, dit-elle posément, vous allez me laisser quelques heures, le temps de finir ce que j’ai à faire et puis on se voit tout à l’heure. O.K ? 

 

 

Elle se dégage déjà de derrière la table, mais tient toujours ses mains qu’elle appuie fermement vers le bas quand il fait mine de se lever.

-          Attendez moi tranquillement, dit-elle, vous semblez avoir besoin de repos. Je vous promets, on se voit tout à l’heure.

-          Promis ?

-          Promis.

 

Sa façon de reposer ses mains sur la table lui intime clairement l’ordre de rester. Il se soumet. -   Je vais finir de lire … dit-il en reprenant son exemplaire, et puis après on se voit … hein ?

-          Oui. Insiste-t-elle, à tout à l’heure.

 

 

 

                             La suite de l’histoire le dérouta, tout en le rassurant. De page en page elle s’éloignait de son destin personnel, même s’il retrouvait dans ses réflexions beaucoup de similitudes avec son propre vécu. Mais elle n’y était pas allée de main morte avec son pauvre héros et il était bien content, somme toute, de ne pas avoir fini comme lui. Car il mourrait … à la fin.

                             Dieu sait qu’il avait voulu mourir, lui aussi …

                            Mais Elle ne l’y avait pas autorisé. Contrairement à ce que racontait le livre.

 

Comment cette gamine avait-elle pu transcrire aussi fidèlement la scène qui le hantait encore parfois, une scène que lui seul avait vécu. En  modifiant seulement l’issue … enfin seul …

 

                             Lorsqu’il avait décidé lui aussi d’en finir, après un an d’atroce souffrance, il avait pris toutes les précautions. Nul n’aurait pu le sauver.

Un lac gelé, une partie de pêche solitaire, sans avoir prévenu personne. Une détermination sans faille.

 

                           «   Après avoir soigneusement choisi l’emplacement, au milieu du lac, il s’était enroulé de fil de pêche, les jambes et les poignets. Il ne voulait surtout pas que la ‘bête’ réagisse, qu’elle tente de sauver ce corps qu’il voulait tant fuir … pour ne plus souffrir. La Douleur … était vraiment trop forte au dedans, il fallait qu’il s’échappe ! Il se méfiait de son instinct de survie, de ses talents de coureur des bois chevronné.

                             Il voulait mettre toutes les chances de son côté. La pierre au coup n’était pas indispensable, dans une eau à –3°C. Mais les fils qui lui taillaient les chairs sauraient l’empêcher de remonter à temps… »

                              Mais Elle en avait décidé autrement.

Dans le livre, Elle l’emmenait avec Elle. Lui, n’avait pas eu cette chance.

                             Elle l’avait repoussé vers la Vie, sans ménagement.

 

 

                             Au moment de sauter dans son trou d’eau, il avait jeté un dernier regard à sa si chère Nature. Il espérait qu’elle saurait l’accueillir. Il ne désirait pas d’autre tombeau.

C’est alors qu’un chant envoûtant émana de la forêt. Le vent faisait carillonner les branches gelées…

                             Elle apparut, sur la berge au loin. Vêtue d’une simple robe blanche.

Ses longs cheveux noirs coulant le long de ses hanches.

Il sourit, pensant à une invitation. Et sauta. Ce fut un bonheur intense de se retrouver dans l’eau glacée. Son vœu s’exhaussa : Toutes ses douleurs se figèrent. Il voulut fermer les yeux et simplement … mourir.

                             Mais Elle plongea et nagea sous la croûte glacée jusqu’à lui. Elle vint si près de son visage qu’il l’entendit lui murmurer : -  Non Ted … pas maintenant …

Elle s’affaira quelques instants autour de lui, le libérant de ses entraves, caressant ses lèvres d’une bouche de velours.

                             Il sentit son souffle gonfler sa poitrine.

Et remonta à la surface. Il eut quelque mal à regagner la rive, encore convaincu de vouloir en finir. Mais Elle lui avait dit NON.

 

 

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8 août 2010 7 08 /08 /août /2010 19:03

 

indien_regis_1.jpg                          

 

    La fin de l’après-midi sonne le retrait progressif des participants et c’est dans un marché clairsemé qu’il part la retrouver.

Louis est là, en bonne place. Faisant rempart de sa jeunesse. Il ne veut pas qu’on lui fasse du mal ! Et ce type étrange représente à ses yeux un véritable danger.

Quand il s’approche, il sent sans ambiguïté, qu’il n’est pas le bienvenu.

 

-          Vous allez mieux ? s’enquit la jeune fille avec sollicitude.

-          Oui je vous remercie. Je crois que … j’ai repris mes esprits.

 

Il tend un sourire crispé à Louis qui lui répond par une moue dédaigneuse.

 

-          Vous êtes toujours d’accord pour le dîner ? Je vous en prie.

 

Il a si peur qu’elle ait changé d’avis. Il a encore tant de questions à poser.

 

-          Bien sûr.  Elle se leve et plie sa chaise de plage. Mais il va falloir m’aider …dit-elle en désignant du menton une imposante caisse de plastique, remplie de vieux bouquins.

 

Louis la prend par l’avant-bras.  -  Méfie toi de ce type, je te dis que je le sens pas.

-          Oh arrête ! le rabroue-t-elle, je ne risque rien. Je t’assure.

-          Quand même …Il se tourne vers Ted menaçant. Je t’ai photographié mon gars. Si il lui arrive quoique ce soit…

-          Mais t’es fou ! le sermonne-t-elle, fous-lui la paix ! Ca ne va pas ? !

 

 

Ted empoigne la caisse d’un air décidé, évitant diplomatiquement de répondre.

-          Je les mets où ?

 

Elle reprend son bras brutalement en fusillant son soupirant du regard.

-          Dans la voiture, là derrière.  répond-elle à la fois gênée et flattée.

 

-          Laisse ton portable allumé ! crie Louis pour enfoncer le clou, Je t’appelle !

 

-          C’est ça ! Elle part sans lui dire au revoir. Elle est furieuse.

 

 

-          Pas commode le petit-ami ! siffle Teden posant la caisse à l’arrière de la Méhari.

-          C’est pas … mon p’tit Ami corrige-t-elle, c’est juste mon ‘meilleur’ ami. Montez !

L’invite-t-elle avec une révérence.

Il s’installe en jubilant :

-          Ca me rappelle ma jeunesse ! J’avais un truc dans ce genre-là à votre âge.

-          Ca m’étonnerait que vous ayez eu une Citroën !

-          Non, euh oui … enfin c’était une Jeep …

                             Elle démarre sur les chapeaux de roues.

 

Il n’a rien dit jusqu’à ce qu’ils aient quitté l’autoroute.

-          Vous m’emmenez où ?

-          N’ayez crainte, je vous ramènerai.

-          Oh mais je n’ai pas peur …

-          On va un peu plus au nord, dans le village où j’habite.

-          Cela ne va pas … trop déranger votre mère ?

 

Elle se mord les lèvres.

-          et bien non, puisqu’elle n’habite pas chez moi.

-          Nous n’allons pas la voir ?

-          Je … préfère pas.

-          Pourquoi ?

-          Ca ne serait pas bon pour elle.

-          Comment ça ?

 

Elle lui cache quelque chose.

-          Ma Maman est une femme fragile. Je préfère ne pas la mêler à tout ça…

-          Je ne comprends pas.

-          Elle en assez bavé avec mes histoires, tous les trucs bizarres qui me sont arrivée …

Pas la peine d’en remettre une couche avec vous.

 

 

-          Des trucs bizarres ?

-          Du genre de ceux qui m’ont donné l’idée écrire sur vous !

-          Alors, vous avez bien écrit sur moi !

 

Il a suivi la route tant qu’il a pu. La regarder lui fait trop mal. Mais là, il doit l’interroger ! Lorsqu’il se tourne vers elle, il perd son courage.

Sa chevelure vole au vent et son profil… Il ferme les yeux. Il a la nausée.

Des flashes de leur bonheur passé l’assaillent. Sa crinière soulevée par le galop d’un  pur-sang, monté à cru, et leurs rires mêlés.

 

-          Woneya ! crie-t-il en couvrant le bruit du moteur.

-          Oui ?

-          C’est du Sioux !

-          Oui ! Vous savez ça ? !

-          Pourquoi votre mère …

-          Oh ce n’est pas Maman qui a choisi ce nom … c’est moi. C’est mon pseudo !

 

Il se laisse aller en arrière, frappant à plusieurs reprises l’appui tête, pour faire taire son cerveau, qui le tourmente.

-          On arrive.

 

                             Le soir tombe sur une plaine immense. Un paysage familier.

Il aperçoit au loin une forêt de pylônes électriques à Haute Tension. La route rétrécit, elle emprunte un chemin de terre qui s’enfonce dans un sous bois.

-          Je vous amène dans mon antre.  dit-elle avec cérémonie.

 

Ils longent un haut mur de pierre qui ressemble à l’enceinte d’un château.

-          J’habite une annexe du Château !confirme-t-elle, En échange de mes services d’archiviste. Le temps de ma thèse. C’est bien pratique.

 

Elle stoppe devant ce qui ressemble à une grange. Elle saute hors du véhicule et se campe derrière la ridelle.

-          Vous m’aidez ?

 

Ted la rejoint et s’empare de la caisse. Elle est bien plus lourde que tout à l’heure.

Elle le précède pour ouvrir la porte et allumer les lampes. Il manque de tomber. Le sol de pierre est très émoussé devant l’entrée. Il lâche la caisse un peu plus loin en soufflant.

 

-          Ca va ? Elle lui prend le bras et l’amène jusqu’à un grand banc de bois massif. Devant une table assortie, à l’allure démesurée et sculptée de bas-reliefs.

                             Il s’accoude là, le temps que son vertige passe.

 

 

 

-          Dites moi …Elle fronce les sourcils et pose les poings sur ses hanches, à quand remonte votre dernier repas Monsieur-je-tourne-de-l’œil-toutes-les-cinq-minutes ? !

 

Il sourit, pitoyable. -   Au petit-déjeuner, je crois.

-          Ah oui ? Vous voulez dire que vous n’avez rien avalé de plus que le café de Mouss depuis ce matin ? ! Et je parie que vous êtes matinal, en plus !

 

Elle ne le laisse pas répondre. -  Je vais vous faire à manger …

 

Elle passe derrière un petit bar et s’active dans une cuisinette joliment aménagée.

-          J’ai des œufs et … de la salade.

 

Elle disparaît derrière la porte d’un immense réfrigérateur.

-          Vous voulez boire quelque chose, j’ai … du whisky. Un Américain ça boit du whisky, je présume.

-          Ca ira très bien, acquiesce-t-il. Il a besoin d’un remontant de toute façon, d’un truc fort !

-          Et puis j’ai aussi … je sais ça n’est pas très diététique, mais au vu des circonstances … des … cacahuètes !

 

Elle dépose un tas de victuailles sur la table et de la vaisselle. Elle lui verse un verre. – Allez, cul-sec !

-          Buvez, dit-elle plus doucement, et mangez !

 

Elle repart dans la cuisine s’occuper des œufs. Il la regarde en silence.

-          Vous ne dites plus rien.Remarque-t-elle.

-          Vous avez … une photo ? … de votre mère ? se décide-t-il enfin.

-          Mais vous n’en n’avez qu’après ma mère à la fin ! Vous êtes obsédé ! revient-elle exprès lui dire.

-          C’est que j’aimerais tant savoir si …

 

Elle ne le laisse pas finir. Lui tourne le dos et s’enfuit dans la cuisine.

Elle revient à peine trois minutes plus tard :

-          Pas trop cuits, c’est comme je les aime, et vous ?

 

Elle pose la poêle à même le bois brut.

-          C’est parfait. Vous me trouvez trop curieux.

-          Bien sûr. Mangez !

 

Elle l’a servi sans lui demander son avis et lui tend fermement une fourchette.

-          Je ne vous parlerai que quand vous aurez le ventre plein !

 

 

Il se force, comme un petit garçon qui veut sa récompense. Mais ça ne passe pas. Il mâche lentement en arborant un air dubitatif.

-          S’il vous plaît. Il boit une nouvelle gorgée de whisky. Parlez moi de vous. Vos origines. Vos parents.

 

Elle fait la grimace. Même comme cela, elle est jolie.

-          Et bien, mon père, lance-t-elle, mutine, était un joli garçon, bien bâti, un peu dans votre genre, tiens. Mais ce charmant Monsieur a laissé tomber Maman, avant même ma naissance. Il a ‘préféré’ ne pas me connaître… Tant pis pour lui !

-          L’Imbécile. Il a un  haut-le-cœur et se sert un nouveau whisky.

 

Il ne tient pas spécialement à s’enivrer, mais il ne voit pas comment il va pouvoir soutenir cette conversation sans un peu d’aide. Le breuvage cautérise jusqu’à la plus infime cellule entre sa trachée et son estomac. La chaleur irradie dans ses poumons, entretenant son malaise.

                             Respirer devient une épreuve. Penser allait devenir un défi.

 

-          C’est quoi ces trucs … il tousse …bizarres dont vous parliez tout à l’heure ? ! Vous êtes un peu… médium, c’est ça ?

 

Voilà, le grand mot est lâché. Il se sent un peu idiot.

Chaque fois qu’il avait dévoilé son côté « un peu sensible » il avait perdu un peu de sa crédibilité. Il avait dû se cacher derrière la fiction  pour assouvir sa curiosité en matière d’ésotérisme ou de paranormal.

Son métier lui avait rendu ce service. Il pouvait aborder sans complexe tous les scénarii imaginables, ou non, sur le sujet.

Pour un peu, il se serait cru dans un de ces films qu’il affectionnait de produire. Ca n’était pas vraiment la première fois. Mais là … ça dépassait ses limites. Il n’allait pas tarder à disjoncter.

 

                             Elle est si calme cependant, qu’elle imprime en lui un sentiment de sécurité. Si elle est un fantôme, elle n’a pas de mauvaises intentions à son égard, il en est sûr. Peut-être même qu’elle est là pour lui révéler un secret magnifique.

 

-          Médium ? Le mot est galvaudé, répond-elle laconiquement,je préfère dire sensible, tout simplement. 

-          Ouais…

 

Il y avait en lui une ambivalence parfaite en la matière. Plus il était attiré par l’étrange, plus il cherchait à côté, à démonter tout ce qui pouvait l’être ; afin de découvrir se qui se cachait derrière. C’était un sceptique, qui était prêt à tout entendre. Il voulait juste … comprendre…

 

 

 

-          Racontez moi. Comment vous faites …

-          C’est difficile à dire…

C’est comme si, chaque fois que je croisais quelqu’un, je pouvais voir au dedans.

Un peu comme si je … scannais sa personnalité. Et … je vois.

                             Une espèce de ‘Voleuse d’âme’, en quelque sorte.

 

-          Mais Nous deux, par exemple. C’est pas possible. On habite à 9000 Kms l’un de l’autre, on ne s’est jamais croisés.

-          Qui sait ? ! Vous êtes Canadien, non ? Je suis allée au Canada, une fois. 

-          Vraiment ?

-          Oui, il y a deux ans, et avec mon propre argent ! J’ai économisé longtemps pour ça et je suis partie.

Je n’avais jamais vu la montagne en hiver … et mes premiers sommets enneigés, ça a été les Rocheuses ! Excusez du peu !

 

Ses yeux pétillent de joie, encore pleins des splendeurs qu’elle a vu là-bas.

On dirait les escarbilles d’un feu de campeur au milieu de la nuit.

 

Il est bien d’accord. Il voue lui aussi une profonde admiration à ces montagnes.

 

-          Ca fait bien longtemps que je n’ai pas eu l’occasion d’y remettre les pieds, souligne-t-il. En tous cas si je vous avais déjà vue … enfin … Je le saurais.

-          Oui.

 

                             Elle a dit vrai. Elle lit bien à l’intérieur des gens. Il éprouve en sa présence, la douloureuse sensation d’être mis à nu.

-          Expliquez moi. Déglutit-t-il. Comment ça marche ?

 

 

Elle prend sa main, bien que cela ne soit pas indispensable. Approche son visage, tout prés du sien.

-          Et bien, Vous, par exemple. Elle plante son regard noir dans ses prunelles fragiles. Il plisse les yeux tant qu’il peut, jusqu’à les transformer en d’imperceptibles fentes. Peine perdue, elle entre quand même.

-          Je vous regarde. Dit-elle doucement. Je pénètre en vous.

 

                             Il sent un courant chaud traverser son iris. Il a peur.

-          Et je vois.

-          Vous voyez quoi ? Il reste conscient mais incapable du moindre mouvement. Seules ses lèvres semblent encore en état de marche.

-          Ce que je pense ?

-          Non. Je vois … ce que vous êtes … Je suis … Vous.

 

 

  Il rouvre les yeux, les arrondit même, comme pour leur faire prendre de l’exercice.

-          Je vois… vos cicatrices, vos souffrances surtout.

 

                             Il a un soupir gêné. 

-          Mais je vois aussi vos joies … Là par exemple, il y a le visage d’un adorable petit garçon qui vous sourit.

-          Mon fils …conclut-il, inondé par la tendresse.

-          Il deviendra un homme fort et sage. Comme vous.

 

                            Il se redresse. C’est gentil, ça, de le rassurer sur l’avenir de son enfant.

-          Je vois des champs à perte de vue. Des lacs. Vous êtes bien … au milieu de la nature.

 

Il se détend à mesure que les images qu’elle peint lui apparaissent, à lui aussi. Ca marche donc dans les deux sens ? !

 

-          Je sens … la musique. Vous êtes musicien. Mais vous n’allez pas au but de vos ambitions.

-          Oh, j’suis pas très bon… objecte-t-il modestement.

-          C’est faux. Affirme-t-elle. Vous manquez juste un peu de confiance.

                             Je vois … un véritable dilemme en vous.

 

                             Il fronce un sourcil, attendant une révélation.

 

-          Vous craignez … plus que tout, de devenir … Mégalomane. Vous combattez farouchement tout sentiment de supériorité. Même si vous savez, au fond de vous, que vous êtes un leader.

                             Vous adorez travailler en équipe.

 

                             Les visages de ses meilleurs amis apparaissent tout autour de lui.

-          …et faire croire que c’est quelqu’un d’autre qui mène la barque. Mais vous êtes comme le commandant d’un navire … vous resterez toujours le dernier, en cas de naufrage.

 

Il recule brutalement et reprend ses mais sans précaution. Elle ne bronche pas.

-          Vous en avez assez ?

-          Oui. Je ne veux pas savoir … la suite. Parce que … vous la connaissez, n’est-ce pas ?

-          Oui.

En principe, je ne la dis jamais …

-          Mais … vous ? Vous savez d’où ça vient … ce … pouvoir ?

-          A quoi bon. Savoir … c’est déjà tellement de boulot de l’assumer.

 

                             Il ne la croit pas sincère.

-          Vous me cachez quelque chose … dit-il, sûr de lui.

-          Vous êtes clairvoyant.  Répond-elle ironiquement.

 

 

Puis, après un silence, plus sérieusement – Vous y arriveriez, vous savez. Si vous vous laissiez aller.

-          A faire … ça ? ! lance-t-il, presque avec dégoût, Dieu m’en garde !

-          Vous avez peur ?

-          Ben … oui ! un peu … ça doit être … mon Dieu …

-          Oh vous savez, on s’habitue. Et puis, on n’est pas obligé de se ‘connecter’ tout le temps.

-          Ah bon ?

-          Evidement ! Il m’arrive de ‘vivre normalement’ parfois, ça repose … Heureusement, sinon cela deviendrait vite intolérable.

Il y a juste quelque fois …où on ne ‘contrôle’ pas, et ou ça vient … quoi qu’on décide. Dans ces cas-là oui, c’est désagréable.

                             N’est-ce pas ?

 

Il soupçonne, à son regard appuyé, qu’elle sait … que cela lui est déjà arrivé.

Il aurait voulu pouvoir lui mentir, lui dire qu’il ne savait pas de quoi elle parlait. Mais il s’aperçoit que, contact physique ou pas, elle est toujours dans son esprit.

-          Vous savez, dit-il presque effrayé.

-          Oui.

-          Pour ma femme, vous savez que je l’avais pressenti.

-          C’est un peu Vous, qui avez écrit mon livre.

-          Comment ? ! Vous voulez dire que je suis venu dans votre tête, c’est ça ?

-          Non. Pas vraiment. C’est plus … compliqué.

-          Ah bon ? Alors allez-y, il se fait plus agressif, expliquez moi !

 

                             Son visage se ferme. Elle le regarde tristement avant de lui avouer :

-          Je suis née …la nuit de Noël … 1979.

                             Il relève les yeux, l’interrogeant silencieusement.

-          Les médecins … ont prétendu que Maman était dépressive. Ils ont appelé ça le ‘baby-blues’. Elle m’a rejetée. Violemment rejetée. Ils ont dit que c’était à cause de la rupture … qu’elle n’avait pas accepté. Mais … Elle … elle disait que je n’étais pas on enfant. Que son bébé était mort et que moi, je venais d’on ne sait où …

 

                             Il se redresse, tous les sens en éveil.

 

-          Elle attendait un fils et c’est moi qui suis née, alors …

-          Elle attendait … un garçon ? ! répéte-t-il, incrédule.

-          Oh, il faut dire, à l’époque, on en était encore qu’aux balbutiement de l’échographie … et c’est pas parce qu’ils y avaient vu ce qui n’y était pas …

-          Woneya ! Il se jete sur elle, emprisonne ses mains. C’est du Sioux. LAKOTA.

 

Son regard est brûlant de fièvre, de grosses gouttes de sueur se mêlent aux larmes.

-          Ca veut dire … ‘Esprit de la Vie’  Il continue, la mâchoire bloquée, et c’est le prénom … que ma femme … avait choisi de donner à …notre petite fille...

 

-          Waouh .. ça c’est …souffle-t-elle.

 

Il se rassoit après qu’elle ait  repoussé son étreinte. Il se frotte les yeux des deux paumes et souffle dans ses mains.

                             Après un silence, elle tente :

-          Vous voulez toujours voir une photo de Maman ?

-          S’il vous plaît. Soupire-t-il.

 

Elle se lève lentement etva chercher un cadre, qu’elle pose délicatement devant lui :

-          C’est Elle. Désigne-t-elle de l’index. Il regarde la photo en pleurant.

-          Elle est …

-          Chinoise, oui. Elle ne lui ressemble pas ?

-          Pas du tout. Il releve la tête. C’est vous qui lui ressemblez … étonnement. Ca me fait mal.

 

Elle commence à avoir vraiment mal pour lui. Mais ne sait plus trop bien comment réagir.

-          Est-ce que vous comprenez ce que cela veut dire ?

 

Elle a la même expression qu’au Café. La même incrédulité. Puis elle répond :

-          Peut-être que ça signifie simplement que personne ne meurt, tant qu’il a sa place…

Elle pointe un doigt vers son cœur …là …

 

Quand elle le touche une explosion ravage sa poitrine, il verse en arrière en l’entendant crier – Ted ! qu’est-ce qui vous arrive ? Ted !

 

L’écho de sa voix l’appelant se perd dans les limbes. Il revit l’accident, ce cauchemar, une ultime fois, l’entendant encore hurler son nom Ted ! Puis, plus rien. La nuit.

 

 

 

 

 

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8 août 2010 7 08 /08 /août /2010 19:02

 

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           Le bip du moniteur martèle son cerveau meurtri tel un sadique métronome. Il percoit le ronronnement de tout un tas d’instruments autour de lui. Il comprend très vite où il se trouve. Deux silhouettes s’entretiennent de son cas à deux pas de lui, alors qu’il reprend lentement conscience.

 

-          Cela n’est malheureusement pas rare, la cinquantaine venue, pour un homme aussi surmené. Il lui faudra beaucoup de repos ces prochains jours.

-          Woneya …appelle-t-il dans un souffle.

 

 

Elle se penche sur lui en caressant ses cheveux. Cette caresse … il la reconnaîtrait entre mille. -   C’est moi, mon amour, c’est  Jude…

-          Jude, tu es là ? 

-          Je suis venue dès que j’ai su mon amour.

-          Woneya … où est Woneya ?

 

 

                             Elle pose un regard désespéré sur son époux bien-aimé.

-          Woneya n’existe pas. Affirme-t-elle. Elle n’est pas née. Tu sais bien, mon amour …

-          Si ! Si ! Je l’ai vue ! c’est une belle jeune femme de vingt ans …

-          Je t’en prie Ted …ce n’était qu’un rêve. Tu as fait un infarctus, tu as déliré voilà tout …

-          Quand ? où ? souffle-t-il.

-          Devant ton hôtel, il y a trois jours.Tu lisais un livre sur un banc et tu t’es écroulé

-          Le livre … le livre … il est où ?

-          Ah ça je ne sais pas.

 

Elle continue à le caresser jusqu’à ce qu’il montre des signes de réaction cohérente. Il lui prend la main et se rendort.

 

                             Quelques jours plus tard, il était parvenu à la convaincre de le ramener où cela s’était passé. Il voulait retrouver le bouquiniste. A tout prix. Elle ne voulait surtout pas le contrarier. Et puis l’hôtel n’était pas loin.

Ils se promenaient, bras dessus-dessous. Sur le quai toutes les boîtes étaient fermées, un vent léger faisait cliqueter les cadenas. Il n’aurait pas sa réponse aujourd’hui. Ils allèrent s’asseoir sur le banc. Il soupira longuement, regarda la cime des arbres. Il se sentait faible mais libre. Au moins il l’avait, sa belle histoire !

-          Ne crois-tu pas qu’il serait temps pour toi d’écrire ? lui demande Jude, très sérieusement.

-          Je n’en suis pas plus capable aujourd’hui qu’hier. Je vais encore dépenser une fortune chez le psy !

 

Une sonnerie retentit avec insistance. Pas le temps pour la convalescence ! Elle extirpe le téléphone de son sac.

-          Oui ? Si, si vous êtes sur son portable … je suis sa femme. Non. Rassurez vous, il va bien. Il est sorti de l’hôpital ce matin. Très bien je lui transmettrai le message … de la part ?

 

Elle blêmit. Son interlocuteur vient de lui annoncer une nouvelle ahurissante ! Il l’interroge du regard.

Après une légitime hésitation elle fait répéter – Vous êtes qui ? ! Vous vous appelez …

-          Woneya ? ! Il lui  arrache le portable, c’est vous ? ! c’est bien vous ! vous existez ! j’ai cru un instant …où êtes vous ? 

 

 

-          Oh Ted, vous allez bien, c’est vrai ? je suis si heureuse !

Je suis désolée, je suis venue à l’hôpital, on m’a refoulée. Je n’avais pas le moyen de vous joindre.

-          Où êtes vous ? Il exulte.

-          Au Châtelet. Tout près de votre hôtel …

-          Je suis avec ma femme, sur le banc, vous savez. Venez !

-          Je suis là dans cinq minutes !

-          On vous attend, vous venez, hein, vous venez !

-          J’arrive ! elle coupe.

 

Jude est stupéfaite. Elle n’en croit pas ses oreilles. C’est impossible. Une hallucination, ça n’est pas contagieux !

-          J’ai peur Ted … c’est qui cette fille ? Qu’est-ce qu’elle te fait ? !

 

Il a un sourire attendri. -   N’aies pas peur, tu verras. Elle est superbe. Elle est si … douce.

 

Elle n’a pas mis bien plus de cinq minutes, elle a dû courir. Elle arrive toute essoufflée, les cheveux emmêlés.

-          Monsieur STEVENSON. Lui sourit-elle.

-          Madame STEVENSON.  Elle la salue avec déférence.

 

                             Elle ne laisse pas à Ted le temps de se lever. Elle l’enlace tendrement :

-          Oh Ted ça me fait tant plaisir … j’ai eu si peur … Tenez, vous avez perdu ça.

 

                             Elle lui tend son précieux exemplaire dédicacé.

 

-          Mais … je ne comprends pas … souffle-t-il, on m’a dit que j’avait eu ma crise cardiaque sur ce banc … mais la dernière chose que je me rappelle moi, c’est chez vous …

 

Elle s’accroupit devant lui. Et prend sa main, comme elle sait si bien le faire pour rassurer. -   C’est vrai, explique-t-elle, vous avez eu un malaise à la maison. J’ai même voulu appeler un médecin, mais vous avez refusé. C’est que vous êtes têtu !

Vous avez prétendu que c’était à cause du whisky. Je ne savais pas moi, que vous ne buviez pas d’alcool. On a parlé toute la nuit. Et ça avait l’air d’aller lorsque je vous ai raccompagné. Vous vouliez ‘digérer un peu tout ça tout seul’, comme vous avez dit.

Alors, je vous ai ramené. Je n’étais pas très fière de moi et j’ai insisté pour le toubib, mais vous avez menacé de jeter mon portable dans la Seine ! Alors j’ai capitulé.

Et puis vous m’avez donné rendez-vous, pur un peu plus tard dans la matinée. Ici.

Mais quand je suis arrivée, on m’a appris qu’un homme avait eu une crise cardiaque, sur ce banc. …

                             J’ai voulu vous voir à l’hôpital, mais on m’a pris pour une ‘groupie’, vous êtes sacrement protégé ! Et puis votre portable était toujours éteint. Alors …

Voilà toute l’histoire.

 

 

 

Jude est subjuguée. Elle ne l’a pas quittée des yeux pendant tout son exposé.

-          Qui êtes vous ? finit-elle par lâcher avec crainte.

-          Tu avais dit vrai. Elle se tourne vers Ted. Elle lui ressemble … étonnement.

-          Oui, se résigne-t-il.

 

-          Qui peut dire qui nous sommes au fond ? philosophe la jeune fille, et à quoi ça sert de répondre à cette question ? Moi, je sais seulement ce qu’on aimerait bien.

-          Et on aimerait quoi ? demande Ted.

-          Et bien Toi, se risque-t-elle, par exemple. Tu aimerais bien que je sois ta fille, n’est-ce pas ?  Il en convient par un sourire ému.

-          Et moi, sans doute, je me plairais à imaginer avoir eu un père tel que toi.

-          Un truc à devenir dingue, quoi. Souligne-t-il.

 

-          Qu’importe si la raison vacille … tant que cela peut soulager les âmes.

 

-          Et Elle n’a pas encore vingt ans …souffle-t-il avec admiration à son épouse.

 

Ils se relèvent tous les trois. Elle réitère son accolade. – Soignez vous bien Ted.

Elle s’autorise une bise sur la joue de Jude. – Prenez soin de lui.

 

-          Mademoiselle …Jude ne lui laisse pas tourner les talons. Mon époux m’a raconté que vous étiez allée au Canada, une fois.

 

                             Elle arbore son sourire angélique.

-          Oh oui ! Et j’ai adoré ! Votre pays est merveilleux, Madame …

-          Et bien, sachez que si vous avez envie d’y revenir … vous serez toujours la bienvenue chez nous.

 

                             Il se tourne vers sa femme, un peu interloqué.

-          N’est-ce pas ? lui demande-t-elle de confirmer.

-          Evidemment ! Tu ne crois pas  tout de même  que je vais lâcher un auteur pareil !

                                                 AVEC SES SOURCES ! ! !

 

 

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Tous droits réservés Dominique Bleuet 2004,

Illustrations: Régis Droulez, Dominique Bleuet

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21 juillet 2010 3 21 /07 /juillet /2010 17:40

Centre PEVSemaine du livre polaire et de montagne 11ème édition
Du 4 août au 8 août 2010
au centre Paul-Émile Victor à Prémanon dans le Jura
Spéciale "Montagne du Jura"

Découvrez le programme,
en suivant ce lien

source :  Grand Nord Grand Large

Plus d'infos sur le

                                Blog de Glace



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5 juillet 2010 1 05 /07 /juillet /2010 13:40

                                                 Hugh Laurie, Jennifer Morrison, Robert Sean Leonard, Omar Epps, Lisa Edelstein & Jesse Spencer. 20th Century Fox Television

 

Très à la mode depuis la naissance du Dr House, l’ironie voire le cynisme, sont devenus des qualités très prisées chez les nouveaux héros des séries américaines de ces cinq dernières années.

Pas si nouveau, les gens de ma génération se rappellent avec délice à quel point il était jouissif de voir Columbo, dès les années soixante-dix, torturer les méchants assassins, qu’il amenait irrémédiablement à se démasquer, en se faisant passer pour plus bête qu’il était. 

Plus près de nous un certain Monk avait attiré l’attention des fans de dérision, et ce personnage de « flic défroqué toqué » super intelligent à la limite de Rain Man, se tient en bonne place dans le hit parade des héros décalés.

Peter Falk. TF1 Tony Shalhoub. ABC Studios  Showtime Networks Inc.

Plus noir et subversif Dexter, « serial exécuteur » ferait plutôt peur. Mais le postulat du « méchant qui sévit du bon côté de la barrière » a de l’avenir. Le public affectionne le secret, dans lequel doit vivre le héros, à l’instar d’un Jarod Caméléon, qui usait souvent de ruse et d’ironie pour régler des situations de crise, punissant les méchants et réhabilitant les gentils injustement traités. Michael T. Weiss. 20th Century Fox TelevisionMichael T. Weiss Le Cameleon

 

On pardonnera facilement à Patrick Jane, l’excellent Mentalist, « simple consultant »  au Bureau d’Investigation Californien, ses écarts de langage et son comportement  provoquant pour arriver à boucler un nombre impressionnant de cas. Son douloureux passé de victime (sa femme et sa fille ont été tuées par le psychopathe qu’il poursuit) lui accordant plus de crédit auprès du public qu’auprès de sa hiérarchie.Robin Tunney & Simon Baker. Warner Bros.

 

Nombreux sont en effet ces personnages qu’on aime détester. Enfin détester le mot est un peu fort. Ils exaspèrent, agacent, perturbent, mais nous font plus envie que pitié en fait. Car ils incarnent souvent ce que nous aimerions tous  faire: Ils Osent !

Ils osent s’opposer. Ils osent dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas. Ils sont souvent sans pitié, commettent des erreurs, ont des cas de conscience. En un mot ils sont admirablement « imparfaits ». Ce qui rassure les spectateurs que nous sommes et nous conforte dans le sentiment que la vie n’est pas si injuste, même si elle est dure.

Même pour les Héros !

Surtout pour les héros devrais-je dire. Ces personnages riches en contradiction, bardés d’un lourd passé, sont la plupart du temps en quête de rédemption, ou aspirent à une vengeance légitime alors qu’au fond d’eux ils savent que c’est mal …

 

Très judéo-chrétien le concept fait fureur en Amérique et gagne la faveur du public français. S’y sont essayé récemment TF1 et l’équipe de La Loi selon Bartoli (créée par Hervé Korian) où un brillant Stéphane Freiss prête ses traits à un personnage qui ressemble étonnement à Hugh Laurie avec sa barbe de trois jours et son air désabusé. Même si ici, le costume est celui d’un « petit juge un peu fouille merde » … on ne peut s’empêcher de constater que le créneau intéresse les producteurs français. Le talent est de la partie dans cette nouvelle série dont on a vu aujourd’hui que le pilote. Et je pense que c’est une erreur d’attendre trop longtemps avant de nous donner le plaisir de retrouver cette sympathique équipe. La grosse difficulté de la programmation à la française. On ne laisse pas au personnage le temps de s’installer. De conquérir le public. Et pourtant, là, le « petit juge » il aurait toutes ses chances !

 

 

                                                Thomas Chabrol, Stéphane Freiss & Artus de Penguern. Julien Cauvin/C.C.S.P Stéphane Freiss est Bartoli

 

 

Séduisants mais pas toujours très beaux ces sortes d’anti héros offrent l’avantage de pouvoir s’identifier facilement.  Le profil type est plutôt masculin : homme entre 30 et 50 ans, qui porte le poids d’une expérience tragique, et qui s’en sert pour aider les autres en employant des méthodes politiquement des moins correctes. Profil s’ouvrant rarement aux femmes,

il convient tout de même de saluer l’arrivée prochaine sur le petit écran de Body of Proof qui met en scène le Dr Megan Hunt, sorte de Docteur House au féminin aux dires de son interprète Dana Delany , Desperate Housewife dissidente de Wisteria Lane, pépinière de pestes s’il en est, qui lui aura permis de cultiver son talent pour horripiler son prochain.

Quant à la France elle n’est pas en reste. Car la plus « mimi » de toutes reste bel et bien la sémillante Elodie Bradford (Armelle Deutsch) fausse cruche pétillante à l’esprit déductif redoutable, qui n’a rien à envier à ses ténébreux congénères.

 

Dana Delany. ABC Studios Dana Delany  Armelle-Deutsch-Elodie-Bradford.jpgArmelle Deutsch

 

Issus des Comics américains d’après guerre, ces justiciers au bord de la névrose comme Batman, Spider ou Iron man, retrouvent une nouvelle jeunesse à la télé, dans des séries de plus en plus ancrées dans le quotidien en dépit du caractère très singulier, pour ne pas dire complètement « barré » de leurs protagonistes.

Leur comportement est souvent irrespectueux. Rebelles à l’autorité, ils possèdent leur propre code de l’honneur qui justifie à leurs yeux d’employer tous les moyens, les plus incongrus, pour arriver à leurs fins. Les histoires que leur concoctent les scénaristes servent à merveille cet ego tourmenté et légitiment leur exécrable comportement par des résultats inversement positifs. Le prix de leur excellence est une liberté chèrement payée. Quand la solitude n’est pas physique, il leur arrive d’avoir famille et amis, comme le Professeur Lightman dans Lie To Me, elle est souvent psychologique car ils peinent à partager leur souffrance. Souffrance qui alimente leur compétence, toujours exceptionnelle quelque soit le domaine dans lequel ils exercent. Principalement médical et policier ces derniers temps.

Simon Baker. Warner Bros.un Mentalist en souffrance

  le héros de Lie to me, entouré mais parfois seul ...

 

Explorant les arcanes de l’esprit humain, dans ses aspects les plus sombres, ces personnages qui exaspèrent sont une véritable bouffée d’oxygène dans le PAF, car ils autorisent une palette expressive très large.

Les acteurs qui s’y collent découvrent très vite, à leur grand étonnement, toute l’empathie qu’ils dégagent. Et voient leur carrière décoller et les récompenses pleuvoir.

Dernier en date, le Mentalist alias Simon Baker, dont le superbe interprète, a été élu l’homme le plus sexy de l’année de la télé aux USA et a enflammé le Festival de Monte Carlo.

Drapé dans un humour caustique à l’instar de Jane qu’il incarne à l’écran, il a déclaré que sa femme ne lui avait pas laissé le temps de prendre la grosse tête. Elle l’a bien vite ramené sur Terre en lui rappelant à quel point il était séduisant au saut du lit après une courte nuit ou la goutte au nez en cas de grippe. Une autodérision qui caractérise ces héros qui ont perdu leurs illusions et les rend si attachants. C’est vrai qu’en plus quand ils sont aussi mignons que ça, ça ne gâche rien !

 

Simon Baker. Warner Bros.

 

 

 



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22 juin 2010 2 22 /06 /juin /2010 18:51

                                                     

Eh oui c’est l’été ! Et ça y’est, vous vous dites, notre petite Dominique ressort son fidèle marronnier … que fait donc notre beau Richard ???

C’est vrai que tous les étés depuis qu’il est censé avoir « pris sa retraite » je vous narre avec délice les aventures de celui qui reste mon acteur favori entre tous et mon héros préféré, l’incomparable interprète du Général O’Neill, Richard Dean Anderson.

 

Et cette année on peut dire qu’il me gâte ! Non seulement, il a encore des tas de choses bien sympathiques dans sa besace « d’homme charitable », allez faire un tour sur son site

http://rdanderson.com/ pour vous en convaincre et pourquoi pas, le rejoindre dans ses engagements, il y en a pour tous les goûts : de la faune marine aux enfants malades, en passant par « tous les gens qui souffrent » … notre ami Rick a décidemment le cœur bien grand ! N’hésitez pas à lui donner un coup de main.

                                                     

En récompense, il nous fera la joie de revenir sur les écrans très bientôt, avec un nouveau personnage a-t-on appris récemment sur GateWorld qui s’est fait la voix du site http://www.fancast.com pour nous annoncer son retour comme personnage récurrent dans une toute nouvelle série tournée à Vancouver Facing Kate.

 

C’est l’histoire d’une jeune femme avocate, Kate Reed (Sarah Shahi) lasse du monde de requins dans lequel elle évolue qui se consacre juste après la mort de son père, à une carrière plus valorisante à ses yeux, de médiatrice.

Richard Dean Anderson devrait interpréter le rôle de David Smith, un homme assez mystérieux qu’elle rencontre dans ce difficile moment de deuil, et qui va entretenir très vite d’étroits rapports avec la famille Reed.

 

Richard Dean Anderson devrait apparaître dans au moins cinq des onze épisodes de la première saison, déjà commandés par USA Network en plus du pilote de 90 minutes.

Une série dans laquelle se produiront également des visages aussi connus que Michael Tucco (Battlestar Galactica, One Tree Hill) Virginia Williams (The O.C, American Beauty) ou encore Baron Vaughn (Invasion).

                                                  

Visiblement trop accroc au boulot pour couler une retraite paisible, notre « vieux Rick » nous avait déjà gratifiés de quelques passages dans Stargate Universe, histoire de ne pas oublier trop vite le Général O’Neill ; et reste prêt à rempiler dans le rôle pour Stargate Revolution, si jamais le téléfilm voit le jour. Le voilà aujourd’hui qui se lance à nouveau dans l’aventure, à l’assaut d’un personnage tout neuf. Avide d’explorer des sentiments inédits.

Reparti pour un tour Rick?

Pour la plus grande joie de ses fans ! Moi la première … à suivre.

                                                      

  C’est Wylie Anderson « herself », la fille de Richard qui annonce sur son site rdanderson.com que son « pôpa » a enfin succombé à ses suppliques. Lui qui se déclarait réfractaire à Internet et aux réseaux sociaux a fini par convenir que cela pouvait être sympa et sous l’influence de sa progéniture il vient de s’inscrire sur Twitter !

                                               Rick pose pour les paparazzi avec Wylie lors d'une séance shopping en juillet 2007

 une adresse sur Twitter pour Rick

andersonrdean@twitter.com



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  • : La Vie Rêvee de Domibleue
  • : "Ne rien posséder et pourtant tout avoir ..." c'est une équation difficile à résoudre dans notre société de consommation. "Si la Réalité dépasse parfois le Fiction, c'est que le Destin a plus d'imagination que nous ..."
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Equation Philosophique

"Ne rien posséder et poutant tout avoir ..." c'est une équation difficile à résoudre dans notre société de consommation. Seule peut-être l'imagination peut apporter la solution...  J'ai une proposition : modifions l'orthographe du second terme: "à voir". Voilà qui donne des perspectives ...

Ne Rien posséder et pourtant Tout à Voir ...

Conteurs d'histoires et spectateurs travaillent ensemble à chercher la réponse ... Bienvenue.

Que vous soyez cinéastes professionnels ou amateurs, auteurs ou lecteurs, simples spectateurs ou "créateurs" (entre guillements car nous sommes tous souvent plus créatifs que nous ne voulons l'admettre...) je vous invite à chercher avec moi la réponse.

Que nous la trouvions ou pas, n'a pas vraiment d'importance, ce qui compte c'est le nombre de pistes que nous aurons à explorer ...

Cheminons ensemble voulez-vous, c'est si bon de faire des rencontres ... et pour ceux qui auraient des doutes, si si, vous êtes bien sur un blog de cinéphile ... Disons ... sur un blog cinéphilosophique... Quand la magie de l'image et de l'imaginaire se combinent . Ah, le ciné  ... c'est aussi un bon moyen de philosopher ... il n'y a qu'à se promener sur les forums ... moi, ça m'éclate !

A bientôt, domibleue.

PS : le premier qui me demande ce que je fume ...

 

Bonne Lecture. Et n'hésitez pas à laisser des commentaires ! A bientôt.

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Vous voudez bien excuser l'apect un peu sommaire de certains articles, amputés de leurs illustrations au moment de la mutation entre Allociné et Overblog. Cela va me prendre encore un peu de temps pour tout relire et remédier au problème. Recherche des photos disparues (ou pose de nouvelles...)

                       En attendant, je sous souhaite tout de même une bonne lecture !

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